2017


Diagnostic des réserves semi-enterrées du Col de Villefranche (9 000 m³)


Population desservie : 537 000 habitants
Ouvrage :
Volume : 6 000 + 3 000 m³
Construction : 1895-1898

 

Contexte


La Régie Eau d’Azur est le service public d’alimentation en eau potable de Métropole Nice Côte d’Azur. Elle assure la gestion du patrimoine eau potable de la Métropole sur l’ensemble de son territoire et la maîtrise d’ouvrage déléguée du service d’eau potable des communes qui sont exploitées en délégation de service public.
Le patrimoine eau potable bâti progressivement après la construction du canal de la Vésubie dans les années 1880 se montre vieillissant et nécessite des travaux de réhabilitation. La Régie Eau d’Azur a lancé en 2015 un marché à bons de commande afin de réaliser des diagnostics détaillés sur les ouvrages. Ces diagnostics devront aboutir à des programmes de travaux précis et chiffrés, permettant à la régie de prioriser ses investissements pour pérenniser et renouveler son patrimoine ouvrages. Les réserves semi-enterrées du Col de Villefranche font partie du patrimoine diagnostiqué.

 

Description des réserves


Ces ouvrages sont exceptionnels sur plusieurs aspects :

  • Ils ont été construits à la fin du 19ème siècle, entre 1895 et 1898, en maçonnerie avec une couverture faite de voûtes de plein cintre en briques
  • Les deux cuves ont des capacités respectives de 6 000 m³ et 3 000 m³
  • Ils représentent une surface au sol qui avoisine les 4 000 m²
  • Ils constituent l’étage inférieur d’une des premières usines d’eau potable (procédé Anderson) construite sur le secteur de Villefranche sur Mer. Les enceintes sont en fait d’anciens filtres à sable démantelés, une nouvelle usine ayant été construite juste à côté dans les années 1980. Les réservoirs à diagnostiquer sont donc sous les enceintes des anciens filtres

 

Approche


Le diagnostic approfondi des réserves du Col de Villefranche comprenait :

  • La compilation et l’analyse fine des documents existants
  • La détermination de la nature, de la situation, de l’étendue et de l’origine probable des différents désordres présents sur la structure
  • La classification des défauts affectés aux désordres apparents et leur niveau de gravité
  • La définition et le pilotage de l’auscultation de structure
  • La restitution du relevé de la totalité des désordres apparents
  • Le récolement de l’ouvrage et la cartographie des désordres en DAO
  • La préconisation de réhabilitation et le chiffrage détaillé
  • L’identification des contraintes en termes de réhabilitation et priorisation des travaux en fonction du degré d’urgence

 

Résultats


Les réserves du Col de Villefranche présentent des désordres structurels et fonctionnels de gravité variable selon l’échelle de classification proposée par le CEMAGREF en 1995 dans les annales de l’ITBTP, avec une évolution relativement avancée. Ces désordres, liés principalement à une interaction sol/structure restant à caractériser, sont réparables mais un nombre important de contraintes sont susceptibles d’impacter la définition et l’exécution des travaux de réhabilitation.
La stabilité d’ensemble ou la solidité des réserves du Col de Villefranche ne semblent pas compromises en l’état actuel de la pathologie mais le niveau de service de cet ouvrage est largement affecté et doit être relevé dans un délai raisonnable afin d’éviter l’atteinte d’un état irréversible et également de retrouver toute sa fonctionnalité.
Altereo a proposé à la régie de mettre en œuvre un diagnostic géotechnique G5 afin de caractériser l’interaction sol/structure et confirmer les premières hypothèses émises à l’occasion du diagnostic structurel. Ce dernier a  également permis de constater que le « tel que construit » était relativement fidèle aux plans et informations disponibles mais que la quasi-totalité des réparations entreprises jusque là n’avait pas été pérennisées.

 

Diagnostic géotechnique complémentaire


Une mission de diagnostic géotechnique de type G5 au sens de la norme NF P 94-500 a donc été confiée en juillet 2016 par la régie Eau d’Azur à la société SOLS ESSAIS. Ce diagnostic géotechnique est venu confirmer l’interaction sol/structure avec d’importantes hétérogénéités au niveau des fondations, des tassements différentiels avérés, et une auto-alimentation des phénomènes par les fuites d’eau occasionnées. Une reprise en sous œuvre est nécessaire.