La France harmonise la représentation graphique numérisée et la géolocalisation de ses infrastructures de gestion de l’eau. Mandatée dans ce but par l’Office français de la biodiversité (OFB) à partir de 2017, l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (Astee) a finalisé à la mi-2024 son modèle baptisé StaR-Eau. Cette harmonisation permettra de connaître avec précision l’état des réseaux, soit 1 million de km pour l’eau potable et 380 000 pour l’assainissement. « Outre le linéaire, StaR-Eau permettra de suivre le patrimoine selon les critères de l’âge et des matériaux », explique Gilles Chuzeville, animateur du groupe de travail Standard SIG de l’Astee et ingénieur en charge de la stratégie patrimoniale à Lyon Métropole.
La modélisation des infrastructures linéaires s’ajoute à celle des stations d’épuration, des usines de traitement et des bassins d’orage, repérables grâce à une bibliothèque de symboles finalisée dès 2019.
Le groupe de travail mobilisé sur ce sujet relève désormais le défi de l’appropriation par les professionnels, tirant ainsi les leçons d’une démarche précédente qui avait buté sur cet écueil. Les petits services publics de gestion de l’eau et de l’assainissement constituent sa principale cible. Un appel à commentaires a recueilli 300 réactions exploitables.
Cartographie de l’exploitation.
Le soutien de l’OFB accrédite la perspective de l’appropriation : l’établissement d’État gère l’observatoire des données sur les services publics d’eau et d’assainissement Sispea, qui fait autorité parmi les collectivités. Mais ces auspices favorables ne suffisent pas. « Pour que les bureaux d’études qui cartographient les petits réseaux utilisent StaR-Eau, il faut les rassurer quant à la stabilité du modèle », estime Patrick Alayrangues, animateur du groupe de travail standard SIG et directeur associé du bureau d’études Altéréo. D’où la poursuite de la mobilisation de l’Astee. Cette dernière prévoit de restituer la synthèse des enrichissements demandés à l’occasion des huitièmes GeoDataDays, le 10 et 11 septembre prochains à Marseille.
Après la cartographie du patrimoine, une prochaine étape concernera son exploitation. « Cela passera par l’intégration de l’intelligence artificielle. Les données issues des inspections télévisées amélioreront la prédictibilité de l’avenir », annonce Patrick Alayrangues.
© Laurent Miguet

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