
Eau potable : le Contrat de rivière Woigot sécurise plus que jamais son réseau
Le Républicain Lorrain – Yannick PAGLIUCHI – 27 avril 2023 à 07:00
À l’approche d’une saison estivale pressentie aride, la question est sur bien des lèvres : l’eau potable va-t-elle manquer ? Le syndicat intercommunal du Contrat de rivière Woigot, privé de ressource naturelle depuis l’ennoyage des mines, met tout en œuvre pour sécuriser son réseau.
Les apparences sont trompeuses. Les pluies de ses dernières semaines n’éloignent guère le fort risque de sécheresse durant la période estivale. Dans toutes les structures chargées de la gestion des eaux, l’heure est à la vigilance, à la chasse au gaspi. À plus forte raison du côté du syndicat intercommunal du Contrat de rivière Woigot, désormais présidé par Robert Clesse.
Diversification d’approvisionnement
« Depuis l’ennoyage des mines, nous ne disposons plus de ressource en eau sur notre territoire, resitue Claude Lauer, directeur du CRW. Les quasiment 700 000 m³ par an correspondant aux besoins des 11 514 habitants répartis sur sept communes sont fournis à 98% par le syndicat Fensch Lorraine (Fontoy, N.D.L.R.). » Les 2% restants sont issus d’Orne Aval (Jœuf).
Conformément aux préconisations d’une étude de la Région Grand Est, la situation va évoluer. Des travaux sont en cours pour sécuriser l’alimentation du CRW. « Nous avons la possibilité de prendre un volume d’eau via le Soiron (Conflans-en-Jarnisy). »
Cartographie et projections
Parallèlement, le CRW veille à maintenir les performances de son réseau de distribution, en s’appuyant notamment sur différents logiciels. « Au fur et à mesure des fuites détectées, nous renseignons une carte qui nous permet d’avoir une idée de l’état des conduites par secteur. » Un outil statistique basé sur une intelligence artificielle estime, quant à lui, où les prochaines fuites sont susceptibles d’arriver. « Ce sont de précieuses aides à la décision. Elles nous permettent de faire les choix les plus efficients sur les investissements à mener. »
Alors, pas d’inquiétude pour cet été au niveau local ? « On a tout fait pour être sereins, mais on n’est jamais à l’abri de rien », conclut Robert Clesse.

L’IA au service de la performance des réseaux
CentraleSupélec Alumni n°17
(juillet/août 2023)
Gilles Brunschwig (ECP 90)
Également diplômé de l’Insead (98), Gilles a mené sa carrière dans les télécoms avant de rejoindre Altereo en 2018 dans le cadre d’un projet de transmission. Il est aujourd’hui président de ce bureau d’études proposant des prestations d’ingénierie, de conseil et des solutions digitales pour l’eau, la ville et les territoires
L’IA AU SERVICE DE LA PERFORMANCE DES RÉSEAUX
Dans un contexte de vieillissement des infrastructures et de tension sur la ressource en eau, l’intelligence artificielle donne aux collectivités l’opportunité de cibler la maintenance et le renouvellement des réseaux afin d’optimiser les investissements. Le point avec Gilles Brunschwig (ECP 90), président d’Altereo.
Des camions-citernes et de l’eau dans des bouteilles plastique… Ces solutions d’urgence que nous pensions être réservées aux pays du Sud sont devenues une réalité pour les 2 000 communes en France qui ont vu leur alimentation en eau potable menacée l’été dernier. Alors que le changement climatique accentue chaque jour un peu plus la tension sur la ressource en eau, nous continuons à perdre 20% de l’eau potable que nous produisons en raison des fuites sur les réseaux1.
En plus de la tension sur la ressource, l’autre défi qui se présente aux maîtres d’ouvrage est le vieillissement des infrastructures. En 2017, 41% des canalisations en France avaient plus de 50 ans et 86% plus de 40 ans2. Nous entrons donc dans une phase de renouvellement massif de nos réseaux d’eau potable. La valeur totale du patrimoine étant estimée entre 200 et 300 milliards d’euros, il est nécessaire de planifier et de lisser les investissements dans le temps afin de maintenir un prix abordable pour les usagers.
OPTIMISER LA PERFORMANCE DES INFRASTRUCTURES
Les acteurs du marché, dont Altereo3, ont développé des solutions basées sur l’intelligence artificielle, qui permettent aux collectivités de bénéficier d’une véritable aide à la décision pour le renouvellement de leurs réseaux. À partir de modèles de « survie » hérités de la médecine, il est possible de calculer un risque de casse pour chaque canalisation et branchement d’un réseau d’eau potable. Ces modèles sont alimentés par des données « patrimoniales », relatives aux caractéristiques physiques des canalisations, et des données « contextuelles », relatives à l’environnement et à l’exploitation du réseau. Heureusement, les maîtres d’ouvrage disposent souvent de ces données, les agences de l’eau ayant largement subventionné les études permettant de les collecter au cours de ces dernières années (schémas directeurs, diagnostics, etc.). Celles-ci sont ensuite croisées avec l’historique des défaillances enregistrées sur le réseau, pour construire un modèle de défaillance propre à chaque réseau. La compréhension des casses du passé permet alors de prédire l’emplacement des fuites futures.
Le résultat obtenu par ce type de modèle est la carte du risque de défaillance d’un réseau d’eau potable. Les maîtres d’ouvrage sont alors en mesure de cibler le renouvellement des canalisations en fonction de leur risque de casse, maximisant ainsi l’impact de chaque euro investi. Dans une étude menée par Altereo en 2018 à Nouméa, 44% des fuites pouvaient être évitées par le renouvellement des 5% des canalisations les plus à risque. Au-delà de l’optimisation des investissements, l’IA permet également d’établir des plans de renouvellement des réseaux sur mesure pour les territoires. Dans le cadre de son schéma directeur d’eau potable en 2019, Limoges Métropole a voulu maximiser l’impact social et environnemental de son investissement.
Afin de prioriser les canalisations à renouveler, la métropole a donc demandé à Altereo d’intégrer deux autres variables à l’analyse en plus du risque de casse : la présence d’usagers sensibles (hôpitaux, écoles) et le volume des pertes en eau engendré par les casses. Grâce à la pondération des critères appliquée par l’IA, la communauté urbaine a pu mettre en place un plan de renouvellement répondant pleinement aux exigences de l’adaptation au changement climatique.
1. Voir les dernières données du Système d’information sur les services publics d’eau et d’assainissement (Sispea)
2. D. Colon et J. Launay, L’eau potable en France, entre facture et fractures, éd. Nuvis, 2017
3. Altereo a développé la solution HpO, pour « haute performance des services d’eau »

Altereo change de main en douceur
La Provence
Février 2023
Gilles Brunschwig a succédé à Christian Laplaud à la tête de la société Altereo.
Christian Laplaud, faute de pouvoir assurer une succession familiale à la tête de la société Altereo qu’il a fondée puis établie à Venelles dans le Pays d’Aix, a cherché, puis trouvé un successeur en la personne de Gilles Brunschwig. Un entrepreneur connu pour avoir participé au développement de la société marseillaise Futur Telecom, à présent à la tête d’Altereo dont il était le directeur général depuis 2018. « J’ai rejoint l’entreprise parce qu’elle était dans un contexte de transmission, que nous connaissions depuis dix ans avec Christian Laplaud et que son métier correspond à une de mes passions. Je dois dire que Christian Laplaud a le sens des responsabilités et que c’est pour cela que l’opération, qui a tout de même nécessité cinq années de préparation, s’est bien passée ». Puis de poursuivre : « Christian Laplaud s’est retiré et n’est plus au capital ; les salariés y ont renforcé leur participation et comme nous ne pouvions tout faire, les fonds d’investissement Siparex entrepreneurs, BNP Paribas développement et Africinvest Europe se sont joints au tour de table. La transition est maintenant achevée et Altereo est en mesure de poursuivre son développement. »
PME innovante qui conçoit des outils d’expertise, qui fait autorité dans le domaine du conseil et des travaux d’ingénierie apportés aux collectivités territoriales dans le domaine de l’eau, Altereo est une pépite structurée autour de quatre métiers : l’ingénierie de l’eau qui est son coeur de métier ; l’élaboration des documents d’urbanisme et les études d’aménagement avec un outil nommé « Villes et territoires » ; l’appui aux politiques publiques qui consiste à contribuer à rendre les réglementations opérationnelles ; enfin, le développement d’outils d’aide à la décision à forte valeur ajoutée grâce aux compétences en matière d’intelligence artificielle dont dispose l’entreprise.
« Tout cela fait d’Altereo un acteur reconnu, mais nous sommes en concurrence et il faut rendre l’entreprise attractive, plus que les autres, dans un contexte de recrutements tendus. Or nous avons besoin de nouveaux talents et de conserver ceux que nous avons, mais qui pourraient être tentés d’aller ailleurs et notamment dans les collectivités », poursuit Gilles Brunschwig qui vient de décréter la semaine de 4,5 jours. Une petite révolution dans le monde de l’ingénierie. « Je suis convaincu qu’il n’y aura aucune perte de productivité et que cette décision ne pourra être que positive. Cela va bien avec les valeurs d’Altereo qui attachent de l’importance au sens des choses dans un domaine d’activité qui traite de l’eau et de l’environnement qu’il faut préserver. » Labellisée Solar impulse et signataire des principes pour l’investissement responsable (PRI), Altereo intègre donc plus que jamais à sa raison d’être le bien-être de ses 200 salariés.
Avec cette stratégie, l’entreprise entend se développer en se livrant à des acquisitions « au rythme d’une par an » afin de compléter ses compétences et son maillage géographique dès lors que les cibles partagent les valeurs d’Altereo. Une pratique qui pourra s’exporter en Afrique comme en Amérique Latine, là où l’entreprise de Venelles travaille déjà.
REPÈRES
L’entreprise dont le siège est à Venelles emploie 200 salariés et a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros. Elle dispose d’une filiale en Côte d’ivoire.

Altereo affirme sa nature
Revue l’Eau, l’Industrie et les Nuisances
Janvier 2023
Capital humain, croissance externe, innovation. Ce sont les trois leviers qu’Altereo a choisi d’actionner pour appeler les collectivités à développer de nouveaux modèles de planification des infrastructures d’eau et d’assainissement dans les territoires. Explications avec Gilles Brunschwig, président d’Altereo et Jean-François Closet, directeur général.
L’eau, l’industrie, les nuisances : Quelles perspectives apportent la nouvelle gouvernance d’Altereo pour les métiers du groupe et pour les collectivités ?
Gilles Brunschwig : Le projet que nous mettons en place est avant tout un projet d’innovation sociale. La contrepartie de nos choix stratégiques exige d’améliorer l’attractivité de l’entreprise pour fidéliser nos collaborateurs et renforcer le capital humain qui est notre premier actif.
Nous sommes une société de service. Nous mettons à la disposition de nos clients les compétences de nos équipes. C’est la disponibilité de nos collaborateurs au quotidien qui assure notre développement. La question de la motivation des équipes est depuis de nombreuses années au cœur des préoccupations d’Altereo. Cependant ces dernières années, elle a gagné en importance.
Face aux bouleversements profonds que vit notre société, pour s’engager aux côtés des collectivités dans la résilience des territoires, il est particulièrement important de s’appuyer sur des équipes qui ont de l’énergie et de l’ambition. Cela passe par des choses très concrètes comme la semaine de travail de 4 jours et demi et également par l’actionnariat salarié. Dans le cadre de cette opération, le nombre de salariés associés a doublé. Ils sont plus d’un quart à avoir investi.
Le deuxième axe de notre stratégie est de poursuivre le développement de nos activités principales en France et à l’international en mettant en place une stratégie proactive de croissance externe. Le fond tunisien AfricInvest Europe, qui est très implanté en Afrique et a rejoint le tour de table, doit notamment nous aider à nous développer sur ce continent même si on ne part pas de zéro. Nous avons des projets très actifs au Maroc avec la LYDEC (Lyonnaise des Eaux de Casablanca), sommes implantés depuis longtemps en Tunisie avec l’Office National de l’Assainissement, présents au Nigeria et nous venons de terminer une mission de 18 mois à Kampala, la capitale de l’Ouganda, avec la mise en œuvre de HpO®.
La troisième orientation majeure de notre projet d’entreprise est de continuer à cultiver notre esprit précurseur grâce à l’innovation. Pour concrétiser des solutions nouvelles qui répondent aux défis des intercommunalités dans l’organisation de la politique de l’eau sur leur territoire, nous créons une nouvelle entité Altereo Innovation & Digital (Altereo ID) qui rassemble les moyens de R&D, de développement de logiciels et solutions à forte valeur ajoutée autour de l’IA et du SIG.
En résumé, motivation, agilité et innovation sont les trois piliers de la nouvelle gouvernance. Ils doivent faire la démonstration que l’adhésion à ces valeurs peut changer la donne et inscrire Altereo dans un rythme de croissance soutenu. Nous visons 10% par an hors croissance externe.
EIN : Comment se positionne la nouvelle structure Altereo Innovation & Digital par rapport aux activités historiques d’Altereo ?
Jean-François Closet : On ne renie pas notre savoir-faire. Nous sommes un des leaders dans le domaine de la planification des infrastructures d’eau et d’assainissement et du développement de la vie des territoires, et notre cœur de métiers est toujours là.
Les services d’eau vont devenir des acteurs majeurs de la gestion intégrée de l’eau. L’été et l’automne 2022 ont fait prendre conscience aux collectivités que la ressource en eau est un actif qui a des limites. Qu’il faut revoir la façon dont on aborde la planification des infrastructures, dont on s’assure que l’ensemble des usages de l’eau soient bien satisfaits. La crise énergétique devrait générer de nouveaux besoins également.
Altereo va donc s’appuyer sur les compétences solides de ses équipes de R&D et de développement des outils de SIG réunies au sein Altereo ID, soit 20 personnes, pour renforcer sa capacité à développer des solutions qui apportent de l’intelligence et aident les territoires dans leurs grandes transitions. C’est là tout le sens de cette entité.
EIN : En tant que cabinet d’expert, leader dans l’ingénierie de l’eau et de la ville, comment percevez-vous l’évolution du risque de défaillance des réseaux d’eau depuis 20 ans ?
Jean-François Closet : La gestion patrimoniale : tout le monde a conscience qu’il faut la faire. Nous avons travaillé cette année avec la FNCCR sur le projet de mutualisation des données France Data Réseau (FDR). Cinq collectivités partenaires de taille significative ont participé à ce projet qui leur a permis de s’approprier la complexité de la data et les outils d’optimisation des programmes de renouvellement.
Il existe une corrélation évidente entre les outils de gestion de données et la problématique de la gestion patrimoniale. Les gestionnaires n’ont jamais été aussi près de s’engager dans la problématique de la gestion patrimoniale. Mais il faut qu’il y ait des décisions stratégiques au niveau des services d’eau pour que les réseaux soient gérés comme des actifs et non plus comme des tuyaux uniquement.
Porté par la loi NOTre, l’effet de concentration des collectivités a conduit les clients à demander des ingénieries qui soient plus robustes qu’avant. Les services techniques se sont professionnalisés, ce qui nous a amené en même temps à nous adapter aux nouvelles tailles des collectivités, à faire grossir les bureaux d’études en moyens humains.
Si la priorité des collectivités depuis 2015 a été d’organiser le transfert des compétences, ce qui n’était pas une mince affaire, elles vont maintenant rentrer dans une phase de gestion active des infrastructures.
On est convaincu qu’au travers les outils que l’on a développés, HpO® notamment ou le projet Maltose, un mix entre l’ingénierie classique et solutions de modélisation à base d’IA doit permettre de transformer la vision patrimoniale des réseaux d’eau et même des territoires vis-à-vis des objectifs ZAN.
Parallèlement, nous travaillons avec l’Université Rouen Normandie sur un projet de laboratoire commun de recherche qui vise à articuler des solutions de gestion dédiées au grand cycle de l’eau avec les services d’eau potable.
Propos recueillis par Pascale Meeschaert
Paru dans le N°458 – 3 min (951 mots)

Valoriser l’eau du robinet, un choix durable et précurseur
La Croix
Mars 2021
Tribune
À l’occasion de la journée mondiale de l’eau, l’association No plastic in my sea, la Filière française de l’eau et l’Union française des professionnels du traitement de l’eau (UAE) ont réuni 23 signataires dans une tribune qui appelle à valoriser plus fortement l’eau du robinet, à la fois pour sa qualité et pour son rôle dans la lutte contre la pollution plastique.
Nous le savons, l’eau est une ressource essentielle à la vie et elle jouera un rôle clé face au réchauffement climatique. Mais nous savons moins à quel point l’eau du robinet constitue un atout majeur pour lutter contre la pollution plastique. La bouteille plastique est en effet le premier produit plastique à usage unique retrouvé sur les plages, selon une étude de la Commission européenne.
Paradoxalement, ce fléau environnemental bénéficie d’une tolérance étonnante par rapport à d’autres objets à usage unique aujourd’hui interdits ou fortement encadrés. À elle seule, la bouteille plastique représente 41 % de l’emballage alimentaire en plastique en France, soit 340 000 tonnes par an.
Qui plus est, l’impact environnemental global des boissons embouteillées est alarmant : extraction de pétrole pour la fabrication, utilisation massive d’énergie et d’eau, et enfin empreinte carbone liée au transport sur des centaines de kilomètres de produits liquides. Cette situation n’est pas soutenable pour nos écosystèmes et chacun est aujourd’hui conscient que le recyclage seul ne permettra pas de venir à bout de la pollution plastique.
Associations, élu.e.s, professionnel.le.s de santé, entreprises et navigateurs, nous nous réunissons aujourd’hui pour appeler à nous diriger vers la plus évidente des solutions : choisir collectivement l’eau du robinet et investir pour développer sa consommation.
Un choix environnemental, social et sûr
Nous sommes face à un véritable paradoxe. La France est le cinquième pays au monde le plus consommateur d’eau en bouteilles plastiques avec 9 milliards de litres par an. Or, cette consommation excessive n’est absolument pas justifiée au regard de la qualité de l’eau du robinet sur la très grande majorité du territoire. Celle-ci provient en effet le plus souvent de sources ou nappes profondes, fait l’objet de traitements pour répondre à des critères élevés de potabilité. Et surtout, l’eau du robinet est l’un des aliments les plus contrôlés, en toute transparence ; chacun peut ainsi vérifier sur le site du ministère de la santé si l’eau de sa commune répond aux standards recommandés.
Aussi, nous invitons les Français à s’émanciper d’un marketing qui a un impact sur leur environnement et leur porte-monnaie, l’eau embouteillée étant en moyenne 200 fois plus chère que l’eau du robinet. Pour les aider, il nous appartient de répondre aux réserves ou freins à la consommation qui persistent. Et bien sûr, nous devons assurer un égal accès de tous à une eau de qualité, en tout lieu.
Soyons pionniers d’un mouvement inéluctable en France et en Europe
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit une réduction progressive du recours aux bouteilles plastiques et l’optimisation de leur recyclage. Mais, nous pouvons être beaucoup plus ambitieux et précurseurs ! Le développement de l’accès à une eau de qualité est en effet au cœur de la récente directive sur l’eau potable, qui répond à une demande d’1,8 million d’Européens réunis dans la première initiative citoyenne européenne réussie, Right2Water.
La France, reconnue pour son expertise en matière de gestion de l’eau, doit plus que jamais se montrer exemplaire et innovante. Il nous appartient d’anticiper l’application de cette directive, d’introduire rapidement les nouvelles normes de sécurité pour l’eau potable et de valoriser cette dernière sur l’ensemble du territoire, dans nos villes, services publics, écoles, gares, aéroports, centres commerciaux et entreprises.
Aussi, nous appelons les pouvoirs publics et les collectivités à promouvoir de manière transparente l’eau du robinet et à poursuivre l’amélioration continue de sa qualité, en investissant notamment sur les territoires qui ne répondent pas aux standards souhaités (4 % de la population ne dispose pas aujourd’hui d’une eau de qualité suffisante).
Développer de nouveaux accès à l’eau
Nous appelons les collectivités, établissements accueillant du public et entreprises à développer de nombreux points d’accès à l’eau, attractifs et visibles, pour faciliter de nouveaux usages : remplir sa gourde, son verre ou son mug en dehors de chez soi.
Nous appelons les consommateurs à s’informer et choisir de manière éclairée l’eau du robinet, à s’équiper de contenants nomades, à découvrir les multiples solutions permettant de réduire l’odeur de chlore ou d’aromatiser et gazéifier l’eau, et ainsi conjuguer plaisir et pouvoir d‘achat.
Nous sommes à un tournant ; le modèle de la boisson embouteillée et transportée sur de longues distances, associé à un volume considérable de déchets, a une empreinte environnementale trop forte pour perdurer sur le moyen terme. À l’inverse, la dynamique entrepreneuriale autour des alternatives aux boissons en bouteille plastique est source d’emplois et de compétitivité économique. Une raison supplémentaire pour choisir l’eau du robinet.
Signataires
Philippe Bolo, député, Gilles Brunschwig, Altereo, François Carlier, association CLCV, Consommation, logement, cadre de vie, Catherine Chabaud, députée européenne, Antoine Dedobbeler, Sodastream, Alice Desbiolles, Médecin de santé publique et environnementale, Stéphanie Dick, association Challenge zéro bouteille plastique, Edouard Guerquin, BRITA, Thibault Lamarque, CASTALIE, Christian Laplaud, Filière Française de l’Eau, Dan Lert, Eau de Paris, Stéphane le Diraison, Navigateur, Christophe Lime, France Eau Publique, Stéphane Miquel, Qwetch, Véronique Moreira, association Wecf France, Muriel Papin, association No Plastic In My Sea, Hervé Paul, FNCCR, Fédération nationale des collectivités concédantes et régies, Tania Pacheff, association Cantine Sans Plastique France, Angèle Préville, Sénatrice, Stéphanie et Stuart Rapoport, association Water-Map, Pierrick De Ronne, Biocoop, Patrick Scelles, Union française des professionnels du traitement de l’eau (UAE).

Une réunion pour le réaménagement du centre-bourg de Sermérieu
Le Dauphiné
Janvier 2021
Ce vendredi à 16h30, (couvre-feu oblige), Alexandre Bolleau, maire de Sermérieu, recevait les habitants de la grande rue en vue de son réaménagement. L’étude de ce dossier a été confiée à Altereo. Les aménagements ont été présentés par Eve Cœur, responsable de délégation urbanisme Nord.
Le projet est prévu sur 700 mètres linéaires au centre du village. Le premier scénario porte sur les problèmes de vitesse excessive, de l’étroitesse de certains tronçons, des passages de poids lourds, du conflit piétons/vélos, du partage de la voie, du stationnement. Les besoins sont : de sécuriser la traversée du village, de réduire la vitesse, d’organiser le stationnement, de le rendre impossible sur les trottoirs, de l’accessibilité pour tous, de faciliter les déplacements des PMR (personnes à mobilité réduite), et de donner de la visibilité et un trafic fluidifié et ralenti par des aménagements.
Des trottoirs plus larges sont étudiés, les trottoirs actuels sont des années 1970-1980. Le partage de l’espace sur certaines séquences, le stationnement près des commerces, sont au centre de cette étude. Certains mobiliers urbains et la végétalisation en pieds de murets sont proposés. Un aménagement pour le stationnement des vélos, des revêtements de sol différents sont à l’étude.
Les riverains présents ont pu donner leur avis ou faire part des problèmes afférents à la situation de leur habitation le long de la rue centrale.
Le dossier est à la disposition de tous à la mairie, l’étude est à mi-parcours avant sa réalisation qui ne peut être exécutée tant que les travaux du syndicat des eaux (SEPECC), dont le rendez-vous est prévu en février, ne sont pas exécutés.

Le maire de Premeaux-Prissey fait le point sur les travaux au programme cette année
Le Bien Public
Janvier 2021
La traditionnelle cérémonie des vœux ayant été annulée, les projets pour l’année 2021 n’ont pu être présentés aux Prémeliennes et Prémeliens. Aussi, le maire Umberto Chetta a voulu apporter des précisions quant aux travaux et réalisations diverses prévues dans les prochains mois.
Lotissement Clos Saint-Martin
Situé près de l’église de Prissey, ce lotissement « dont les 17 lots sont vendus ou retenus, accueille actuellement les travaux de construction des premiers pavillons qui seront habités fin 2021 pour la plupart par des jeunes ménages des environs de la commune », annonce le maire Umberto Chetta.
Église Saint-Marc
Les subventions de l’État (DETR) et du Département ayant été accordées, les travaux de réfection de la toiture et des murs et enduits extérieurs, ainsi que la restauration des peintures intérieures et plafonds de l’édifice seront effectués durant le premier semestre 2021, pour un montant total de 186 839 € TTC.
Sécurisation
« Dans les mois à venir, le déplacement partiel du mur du lotissement Clos Saint-Martin sera réalisé pour sécuriser le carrefour rue Pique et rue des Pommerey », confie Umberto Chetta. Coût des travaux : 18 026 € TTC.
Captage des eaux pluviales et voirie
À la suite de l’étude de gestion des eaux pluviales rue Cabry, une canalisation sera installée jusqu’à la rivière pour un montant de 15 120 € TTC. Ces travaux « engagés dès ce premier trimestre » seront suivis, après étude par le cabinet Altereo, d’un programme de captage des eaux pluviales dans les secteurs du cimetière et rue de l’Église, avec la création d’un bassin de rétention chemin des Mazers.
Les travaux d’évacuation des eaux pluviales avec aménagement de trottoirs et caniveaux de la rue de La Chaume, ainsi que l’installation de bordures-caniveau CC1 route de Nuits-Saint-Georges (deuxième tranche) seront réalisés en 2021 pour un montant de 36 936 € TTC.
Projets
À plus long terme (2022), la municipalité de Premeaux-Prissey envisage la réalisation, après accords de subventions, des peintures intérieures, sols et stores de la mairie et stores de la salle des fêtes, pour un coût de 10 945 € TTC. Par ailleurs, une rampe d’accès pour personnes à mobilité réduite (PMR) sera installée à la mairie pour 18 000 € TTC.
Vœux
La traditionnelle cérémonie des vœux de la municipalité ayant été annulée en raison de la crise sanitaire, le maire déclare : « Cette année 2020 qui vient de s’achever, plombée par la pandémie du Covid-19, ne doit pas nous laisser indifférents. Devant les décès engendrés par ce virus, nous devons plus que jamais être solidaires et vigilants. Aussi, le conseil municipal et moi-même souhaitons à tous nos administrés le meilleur pour 2021, en espérant que nous y verrons la fin de cette cruelle pandémie ».
286 000
Il s’agit, en euros, du coût total des travaux prévus en 2021. « Ils sont subventionnés en moyenne à 50 % », indique le maire Umberto Chetta.

Une mise en place spectaculaire
Le Côte d’Albâtre
Décembre 2020
Cette semaine, la Société Bordelaise de Travaux a procédé à la mise en place d’une deuxième réserve incendie afin de protéger le hameau « Blésimare » au Coudray Sud. Le coût de la réserve s’élève à 35 345 euros HT subventionné à hauteur de 80%.
Auparavant, un état des lieux de la DECI (Défense Extérieure Contre les Incendies) existante sur la commune avait été établi par les équipes du bureau d’études Altereo missionné par la communauté urbaine.
Des tests à la fumée dans les réseaux d’eaux usées
ACTU PLAINE DE SAÔNE
Décembre 2020
Dans le cadre du diagnostic assainissement mené sur le territoire de la communauté de communes Rives de Saône, la société Altereo réalise des tests à la fumée et des contrôles de branchements sur le réseau d’assainissement.
Depuis le 23 novembre, les tests à la fumée ont débuté sur les réseaux d’assainissement des communes de Lasne, Saint-Usage, Saint-Jean-de-Losne, Brazey-en-Plaine, Chamblanc, Trouhans et Laperrière-sur-Saône. L’opération continue sur Saint-Jean-de-Losne, Brazey-en Plaine et Seurre. Elle devrait se terminer début 2021.
« Il n’est pas nécessaire d’alerter les secours »
« Ces tests consistent en l’injection de fumée dans les réseaux d’eaux usées, afin de détecter d’éventuels mauvais raccordements (gouttières, avaloirs, caniveaux…) à l’origine d’introduction d’eaux pluviales dans les réseaux d’eaux usées. La fumée utilisée, obtenue à partir d’huile de paraffine, est inodore et non toxique. La fumée produite reste normalement confinée dans les réseaux d’assainissement. Cependant, de la fumée peut parfois pénétrer dans les habitations en cas de mauvaise configuration du système d’évacuation des eaux usées (absence de siphon sur évier par exemple). Ainsi, si de la fumée s’échappe dans les installations sanitaires (toilettes, douche, évier, lavabos…) il n’est alors pas nécessaire d’alerter des services de secours. Il en est de même pour les détecteurs de fumée, qui vont probablement se déclencher en raison de l’intervention de l’entreprise », détaille l’intercommunalité. Les services des pompiers et de gendarmerie ont été prévenus de ces interventions.
Un colorant injecté dans la sortie des eaux usées
Des contrôles de branchements sont en cours de réalisation jusqu’au 18 décembre, de 9 heures à 17h30, sur les communes de Pouilly-sur-Saône et Laperrière-sur-Saône. « Ce contrôle consiste en l’injection d’un colorant dans vos sorties d’eaux usées afin de vérifier visuellement leur bonne connexion au réseau. Il est obligatoire et à l’entière charge financière de l’intercommunalité. Pour réduire le dérangement occasionné par ce genre de procédure, il serait utile que les habitants s’assurent que l’accès aux ouvrages d’assainissement soit dégagé (regard, trappe…) », précise la collectivité. En cas d’absence, l’agent déposera un avis de passage dans la boîte aux lettres de l’habitant, l’invitant à rappeler Altereo pour convenir d’un rendez-vous. La Saur interviendra également cette fin d’année et au début d’année 2021 sur la commune de Brazey-en-Plaine pour des contrôles de colorant sur les branchements. Les abonnés concernés seront également prévenus en amont par mail ou par courrier.

Val-et-Châtillon : Les réseaux d’assainissement en conformité
L’EST REPUBLICAIN
Novembre 2020
La mise en conformité des réseaux d’assainissement est terminée.
Les travaux d’assainissement collectif ont commencé en janvier 2018. Ils ont été réceptionnés le 2 septembre 2020 en comité restreint, compte tenu de la crise sanitaire.
La municipalité en a profité pour refaire le revêtement des rues, soit en gravillonnage, soit en enrobé. Les trottoirs de la traversée du village, soit 6.000 m2, ont été refaits à neuf, ainsi que le parking de la salle des fêtes. Le montant global du programme d’assainissement collectif, y compris la part de la station de traitement des eaux commune à Cirey-sur-Vezouze et Val-et-Châtillon, les études et le suivi de chantier, s’élève à 4.256.696 € HT, subventionné à raison de 68 % par l’agence de l’eau. En tout, il a été réalisé 6.500 m de collecteur en réseau principal.
Pour les branchements des particuliers, 315 boîtes de raccordement et 2.300 mètres de canalisation ont été posés. Les terrassements représentent 24.000 m3 : ils ont été mis en décharge communale après un tri afin qu’il ne reste que des matériaux nobles.
L’aide du conseil départemental
La commune a profité de la présence des entreprises pour changer 110 branchements d’eau potable encore en plomb. Le chantier était soumis aux clauses d’insertion : 2.500 heures d’insertion ont été faites par l’emploi de personnel intéri- maire.
Les surfaces de réfection de chaussée représentent 14.000 m2 pour les enrobés, 14.500 m2 pour le gravillonnage et 9.200 m2 pour les trottoirs. Le désenclavement des Cités de Cirey qui se trouvent à l’entrée du village, coté Cirey-sur-Vezouze, a été possible avec l’aide du conseil départemental, grâce à la création d’un trottoir pour relier les habitations au village et mettre en sécurité les piétons. La route départementale dans ce secteur a pu être refaite.
Gestion patrimoniale : des outils opérationnels en toute circonstance
L’EAU L’INDUSTRIE LES NUISANCES
Octobre 2020
Avec la problématique croissante de la ressource, les exploitants sont en demande d’outils spécifiques afin d’entretenir les réseaux, optimiser leur rendement et programmer leur renouvellement. L’exploitation des données pour une connaissance toujours plus fine du patrimoine est au cœur des solutions technologiques qui se développent sur le marché.
900.000 kilomètres de réseaux d’eau potable, un rendement qui stagne avec un taux constant de 20 % de fuites : une situation qui conduit collectivités locales, syndicats, régies ou grands groupes de distribution à se tourner de plus en plus vers des solutions spécifiques. La connaissance du réseau, de son état et de son fonctionnement est la clé pour agir de façon efficiente.
Christian Laplaud, PDG d’Altereo et président de la Filière française de l’eau, l’affirme haut et fort : « Il s’agit de détecter les fuites le plus rapidement possible pour en limiter la durée, en identifiant les zones où le risque est le plus important. Ces tronçons du réseau sont à renouveler en priorité. Actuellement, en France, 0,5 % à 0,6 % des réseaux sont renouvelés, ce qui représente 1,5 milliard de travaux, avec un impact quasi nul sur le rendement (- de 0,8 %). Avec une programmation de renouvellement ciblée, à raison de 5 % du réseau par an, 50 % des fuites peuvent être évitées ».
A l’origine de toute détection : les données de description du réseau et de ses composantes, avec les trois caractéristiques de base (matériau, diamètre, date de pose) ; les données historiques liées aux défaillances (casses, fuites) ; et les interventions effectuées. Intégrée dans un SIG rendant possible de localiser, de compiler, de traiter et d’exploiter l’information, la base de données se construit et s’enrichit au fil du temps.
L’externalisation et la fiabilité des données
« ArcGIS fournit un système SIG spécifique basé sur une plateforme cartographique. Il permet à l’exploitant de localiser les données fondamentales du réseau concernant les branchements, les équipements, les capteurs, les vannes, etc ; de les partager de façon sécurisée et de les analyser, explique Régis Becquet, responsable marché eau, propreté et environnement chez Esri France. Le client reste à tout instant maître de ses données ; il peut installer le logiciel sur son propre serveur en interne ou nous demander d’héberger son système en France ».
Pour effectuer un diagnostic du réseau, la fiabilité des données est un enjeu majeur. La solution 1Integrate de 1Spatial, hautement automatisée, répond à la problématique de recalage géographique des données dont la saisie est bien souvent antérieure à la précision GPS. Mis en œuvre par Saur et par Veolia notamment, l’outil permet de faire du « nettoyage » de données. Il offre aussi la possibilité de faire de l’inférence. Basé sur la modélisation de connaissances existantes, le système peut déduire des informations sur les caractéristiques des réseaux avec un taux de fiabilité de près de 80 %.
« On obtient des données fiables rapidement et sans aller sur le terrain, donc à moindre coût ; celles-ci sont vérifiées et confirmées ultérieurement », précise Roland Mousset, directeur de production chez 1Spatial France-Belgique. « L’amélioration de la qualité des données est progressive et continue. L’objectif de cet outil est d’avoir le plus haut niveau de confiance dans la donnée dont on dispose ».
Geomod propose la gamme InfoAsset, et plus particulièrement InfoAsset Manager, un SIG dédié à la gestion patrimoniale des réseaux d’eau. Ce logiciel permet aux gestionnaires de gérer, intégrer, valider, analyser leurs données de réseau afin de fournir des informations précises, vérifiables et à jour. Il permet également de présenter l’infrastructure réseau actuelle, antérieure et à venir, ainsi que les données de performance dans des formats faciles à utiliser.
D’autres outils sont disponibles sur le marché notamment CARL Maps GIS de l’éditeur CARL Berger Levrault qui permet d’interopérer entre la GMAO CARL Source et le SIG d’ESRI (ArcGIS Enterprise) en 2D et en 3D, 1Spatial avec sa gamme complète autour de arcOpole Pro sur ArcGIS, ou Geoserver (open source), Géotech avec ViSit Anywhere®, Sirap avec X’map® ou encore Hexagon SI avec la solution GeoMedia Smart Client.
Ciril GROUP édite, au sein de sa plateforme SIG GEO Software, une gamme complète de solutions métiers parmi lesquelles des GEO Solutions dédiées aux métiers de l’eau et de l’assainissement (GEO ANC, GEO AC, GEO Eau Potable, NetGeo et SmartGeo) permettant aux exploitants et gestionnaires de réseaux de référencer, exploiter, superviser et maintenir les éléments de patrimoine, réseaux et infrastructures techniques.
Basée sur la mesure et l’analyse de pression, Ax’eau, de son côté, propose sa sonde multi-mesures Spoutleak, d’une densité proche de l’eau. Introduite dans la conduite, elle circule en mesurant en continu les variations de pression jusqu’au point d’extraction. La solution Spoutleak permet de diagnostiquer en une seule fois les conduites de transport, même profondes et sans point de contact. L’analyse des données collectées permet de localiser précisément les fuites, les anomalies ainsi que de définir le profil en long et d’évaluer le taux d’encrassement de la conduite.
Au-delà de la recherche de fuites, Spoutleak permet l’enrichissement du SIG et contribue ainsi à une meilleure gestion patrimoniale des conduites sensibles.
Une cartographie enrichie et partagée
Le Système d’Information Géographique métier structure les données et permet de les consulter et de les actualiser efficacement. Avec des bilans sous forme de dashboards, de courbes d’évolution, les exploitants sont en mesure de gérer tout le cycle de vie de l’information et de comprendre les dysfonctionnements de leurs réseaux, avec deux objectifs majeurs : prévenir les fuites et les réparer.
Des applications comme Wat.gis de Somei ont développé un moteur topologique dédié permettant de garantir l’intégrité des réseaux digitalisés et leur cohérence avec les réalités du terrain.
L’utilisation conjointe de la cartographie et des outils informatiques permet de mettre en place un outil complet et efficace de gestion des réseaux. La technologie Geoconcept permet, en amont, de sectoriser et découper les territoires géographiques des interventions en affinant et en optimisant les contours des différents secteurs.
Pour assurer la mise à jour régulière, voire permanente, des données, la mobilité du système est un point important. « Il n’est pas envisageable aujourd’hui qu’un opérateur de terrain ne soit pas équipé d’un SIG embarqué, car c’est lui qui possède la meilleure connaissance des réseaux, affirme Roland Mousset de 1Spatial. Pour remonter l’information dans la base de données centrale, mettre les données à jour, il doit bénéficier d’un outil pertinent qui lui servira aussi de guide pour intervenir sur le chantier ».
Autre aspect essentiel : la collaboration de tous les acteurs du système. « De nombreux documents peuvent être associés à la donnée que l’opérateur a relevée : photos, rapports de visites…. La solution SIG doit permettre à tous les acteurs, internes ou externes, de consulter directement les informations, c’est un outil collaboratif qui s’interface avec les applications déjà installées », précise Catherine Gauthier, responsable marketing chez 1Spatial.
La gamme collaborative InfoAsset est basée sur la solution centrale InfoAsset Manager. Une application web, InfoAsset Online permet de visualiser toutes les données du SIG InfoAsset Manager via un navigateur web, de générer des rapports ou des plans dans le cadre des DT/DICT. InfoAsset Mobile, l’application mobile personnalisable, permet aux agents de terrain de remplir des formulaires pouvant inclure des pièces jointes telles que des photos. Ceux-ci sont ensuite directement envoyés dans la base de données centralisée InfoAsset Manager pour validation et mise à jour du SIG. D’autre part, pour assurer l’ouverture de la solution, une API est disponible afin de permettre l’interfaçage d’applications tierces.
Des fonctionnalités multiples pour un outil métier
La plupart des logiciels permettent une analyse précise et multicritère du réseau en ciblant les besoins spécifiques de l’exploitant : recherche de fuites, gestion des interventions, pose et dépose de réseaux… « Notre système peut être croisé avec d’autres SI existants : Gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO) pour affecter des tâches aux opérateurs, Gestion de la relation client (CRM) pour informer les abonnés en cas de coupure d’eau…, indique Régis Becquet d’Esri France. Nous développons aussi de nouvelles couches informatiques afin de répondre à des besoins très précis et apporter une solution clé en main ».
Parmi les innovations, l’utilisation de la 3D et du BIM. Cette convergence BIM et SIG 3D permet d’afficher en quasi instantané des jeux de données de type modèle numérique de terrain ou encore modèles Revit dans l’application ArcGIS, afin de gérer et analyser le patrimoine au plus proche de la réalité : analyse de pression et sens de l’écoulement des réseaux en zone montagneuse, partage et analyse des données d’intervenants divers – géomètres, maîtres d’ouvrages, sous-traitants…
Avec vGIS Utilities, la solution avancée de réalité augmentée d’Esri, les opérateurs obtiennent la visualisation de toutes leurs données in situ pour une analyse précise de leur réseau dans le cadre des déclarations de travaux (DT/DICT).
1Spatial a de son côté développé des outils de cartographie thématiques qui permettent de gérer la défense contre l’incendie, grâce à des outils de définition de la couverture du réseau basés sur des règles métier, intégrant les débits, les pressions, les capacités et l’analyse spatiale. Des simulations de pose d’équipement sont élaborées avec des scénarii de protection des bâtiments.
Wat.gis de Somei permet lui d’évaluer les conséquences de modifications du réseau en se couplant au logiciel de simulation d’écoulement Piccolo. À partir d’une version simplifiée du réseau décrit dans le SIG, le simulateur calcule les vitesses, les pressions, les débits et l’évolution des niveaux des réservoirs.
Prédire pour rénover et renouveler les réseaux
Avec leurs fonctions prédictives, les solutions SIG vont encore plus loin et constituent pour les exploitants des outils précieux d’aide à la décision. Évaluer la probabilité de défaillance d’une partie du réseau ou sa durée de vie va permettre d’établir à court ou moyen terme un programme pluriannuel de travaux ou à long terme, un schéma directeur.
Les calculs sont basés sur les données structurelles des réseaux, leurs caractéristiques, leur historique, qui sont croisées avec d’autres critères, relatifs à la pluviométrie, au renouvellement de la voirie ou au trafic sur le réseau routier, aux bâtiments sensibles (écoles, hôpitaux, etc.). C’est le cas d’InfoAsset Planner, distribué par Geomod. Intégré à ArcGIS, cet outil d’aide à la décision permet de définir des programmes pluriannuels de réhabilitation avec une gestion budgétaire maitrisée. L’analyse de coût du cycle de vie permet de définir la meilleure période pour appliquer les actions recommandées à chaque actif.
Mis en oeuvre dans les Métropoles de Chartres, Orléans, Limoges et aussi à Nouméa et en Namibie, HpO® d’Altereo recourt à l’intelligence artificielle. Grand Prix National de l’Ingénierie 2019, ce système élabore un indicateur de risque de défaillance à partir des données passées et de critères multiples, techniques et budgétaires. « Avec une performance en termes de fiabilité, démontrée sur cas réel, sur laquelle nous nous engageons », déclare Christian Laplaud, PDG d’Altereo.
A l’écoute des réseaux
Au cœur de la détection des défaillances, les data loggers développés par de nombreux fabricants parmi lesquels Perax Technologies, Ijinus, Hydreka, nke Instrumentation, C2AI ou encore Prosensor permettent la recherche de fuites par sectorisation.
« Nous savons que l’efficacité des systèmes de détection de fuites dépend très fortement de la qualité et de la régularité des données enregistrées et transmises vers les systèmes informatiques de supervision ou de SIG, rappelle Alain Cruzalebes directeur de Parax Technologies. Cependant, les conditions réelles sur sites sont multiples et très contraignantes : très forte humidité, voire submersion fréquente des équipements, pas d’énergie disponible, pas de réseau filaire de communication et des réseaux cellulaires ou radios de qualité très variable. Pour être efficientes, les solutions déployées doivent pouvoir s’adapter à chaque situation. Elles doivent de plus être « ouvertes » afin de permettre aux intercommunalités de consolider les données de réseaux ayant fait l’objet d’investissement et d’installations avec des matériels de fabricants multiples.
C’est pourquoi, en complément de sa gamme Smartlog, permettant de transmettre des informations via SMS ou EGPRS (2G) en fonction du réseau disponible, la société Perax Technologies mettra très prochainement sur le marché sa toute nouvelle gamme DeltaX communiquant via LTE-M (4G) avec replis EGPRS(2G) et SMS. Il sera ainsi le premier produit adaptable aux réseaux cellulaires disponible sur chaque site. De plus, son protocole standard MQTT le rend utilisable par tous les superviseurs et les plateformes IoT ouvertes du marché ».
Les data loggers Sofrel LS de Lacroix-Sofrel télérelèvent en continu les index de chaque point de comptage transmis par les débitmètres ou les compteurs. Ils calculent les débits d’eau moyens, maximums et minimums, ainsi que les débits de nuit (des données clés) et communiquent des bilans journaliers au système central. Dès que les données montrent une anomalie dans les débits ou des consommations excessives, les appareils émettent des alarmes SMS vers les équipes chargées de localiser et réparer les fuites. La Communauté de Communes de Quimperlé a ainsi mis en place une sectorisation de son réseau et l’a équipé avec 100 loggers de ce type, ce qui lui a permis d’obtenir un rendement de 95 %. « L’objectif est de communiquer toutes les données du réseau en temps réel. Cela suppose une fréquence élevée de transmission, des échantillonnages de données, qui rendent le dispositif très énergivore. Nos dernières innovations consistent à fournir aux loggers un apport externe en électricité grâce à de grosses batteries, des panneaux solaires ou des microturbines branchées sur le réseau d’eau », explique Benoît Quinquenel, chef de projet marketing digital chez Lacroix-Sofrel. Un enjeu majeur pour une information qui a vocation à alimenter des bases de données en vue des smart cities (hypervision).
La gamme de loggers SePem de Sewerin est quant à elle spécialisée dans la sectorisation acoustique, avec des mesures de bruit sur les réseaux effectuées toutes les nuits. « L’information délivrée est traitée par l’appareil au préalable ce qui la rend particulièrement adaptée aux communications IoT » précise Maxime Kieffer, responsable commercial et marketing. Le SePem 300 comporte un micro piezo ultra-sensible optimisé pour la détection de fuites sur de grandes distances, avec communication GSM sans carte SIM. Les mesures sont programmables de quelques minutes à plusieurs heures, 4 années de communication sont incluses. Il offre une autonomie de 6 à 7 ans dans un usage standard.
Le fabricant lancera en septembre une nouvelle technologie de capteur hydrophone. Directement immergé dans la canalisation, ce système est réputé très performant pour les réseaux de gros diamètres qui sont acoustiquement plus complexes à « écouter ».
De nouveaux outils se développent et permettent de déduire, avec très peu de données l’état réel d’un réseau ou d’une canalisation : Canascan®, le nouveau service de Sade, permet de collecter et de télécharger à tout moment, à partir d’une interface web dédiée tous les types d’informations concernant l’état du patrimoine hydraulique.
Suez a développé NetScan™ : une solution de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable qui renforce la stratégie d’amélioration de la performance proposée par Aquacircle™. En couplant les dernières technologies d’inspection des réseaux à des algorithmes de Machine Learning, NetScan™ permet d’évaluer l’usure des canalisations à court et moyen terme, d’identifier les tronçons à risque et, ainsi, de mieux cibler le renouvellement des canalisations.
Xylem Smart Solutions s’intéresse aussi, avec la suite de services Visenti, à la surveillance des fuites en temps réel, sur tous diamètres de canalisations. Outre les capteurs déjà installés par l’exploitant (débitmètres, corrélateurs), Visenti installe des hydrophones et capteurs de pression transitoire et envoie automatiquement sur un cloud les données « mixées » par un logiciel (VIEW) qui permet de diagnostiquer l’ensemble du réseau.
Grâce aux informations issues de prélocalisateurs acoustiques de fuite, Birdz propose une solution de pilotage en continu du rendement de réseau et d’aide à la détection des fuites, basée sur une approche de sectorisation et de bilans hydrauliques.
Le service intitulé « gestion de réseau » propose le calcul quotidien de plusieurs indicateurs de performances du réseau d’eau : volume d’eau mis en distribution, volume d’eau consommé, pertes apparentes, rendement de réseau, indice linéaire de perte ILP, débit de nuit. Une fois les informations de rendement obtenues et les secteurs les moins fiables identifiés, l’application permet d’indiquer les zones où les fuites sont les plus importantes.
De son côté, Bathy Drone Solutions propose des prestations de bathymétrie, de prélèvements et d’inspections par drones aquatiques et sous-marins. L’utilisation de drones et de caméras endoscopiques permet d’améliorer la sécurité des inspections mais aussi d’en améliorer la qualité et la vitesse de réalisation. Utilisées depuis plusieurs années sur les cours ou plans d’eau, la mise en œuvre de la technologie est aussi possible sur tous les types de canalisations en charge ou non à partir de 5 cm de diamètre. Munis de cameras 360°, les équipements réalisent des relevés de manière très rapide. Les prises de vidéos et photos haute définition sont réalisées en continu sur les machines générant ainsi des inspections exhaustives et rapides. La restitution des données s’effectue sous la forme de rapports complets ou de données brutes relevées selon les besoins de l’exploitant.
« Cœur de village » : ça bouge !
La République du centre
Septembre 2020
Bou La municipalité a mis en place des panneaux explicatifs, résumant les différents scénarios proposés concernant le projet « Cœur de village ». Ils sont installés sous le préau de la cour de la mairie et sont consultables aux horaires d’ouverture de la structure. Les habitants sont invités à venir faire part de leurs questions et\ou doléances sur un cahier de concertation de la population, mis à leur disposition en mairie depuis le 24 août. Par ailleurs, deux groupes de travail avec les habitants ayant souhaité participer à la réflexion, via le sondage Altereo, seront programmés au mois d’octobre et une réunion publique est prévue d’ici la fin de l’année.
Altereo remporte le Grand Prix National de l’Ingénierie : Territoires et innovation
industrie-mag.com
Mars 2020
Le Grand Prix National de l’Ingénierie – GPNI – récompense chaque année des équipes ayant concouru à la conception, soit d’un produit soit d’un projet remarquable dans le domaine de l’industrie ou de la construction…
Ce concours est lancé par le ministère de la Transition écologique et solidaire, le ministère de la Cohésion des territoires (conseil général de l’Environnement et du Développement durable : CGEDD) et le ministère de l’Économie et des Finances (Direction générale des entreprises : DGE), en partenariat avec Syntec-Ingénierie et en association avec le groupe Le Moniteur. Cette année le Grand Prix National de l’Ingénierie dans la catégorie « Territoires et innovation » a été remis à Altereo et à son équipe pour son système d’intelligence artificielle HpO®.
Avec HpO®, Altereo contribue à la haute performance des réseaux d’eau potable par la prévision des risques de défaillance des réseaux pour en optimiser la maintenance et le renouvellement. HpO® s’appuie sur l’intelligence artificielle pour obtenir une efficience qui n’avait jamais été obtenue jusque-là.
Altereo affirme aujourd’hui que les fuites évitées doivent être considérées comme une des toutes premières ressources en eau, facilement mobilisable… car déjà mobilisée.
La dégradation des réseaux d’eau potable cause des fuites pouvant dépasser 50% dans certains pays (20% en France). Au-delà du gaspillage de la ressource en eau, l’impact des fuites sur l’émission de gaz à effet de serre (GES) est estimé à un quart de celui du trafic aérien mondial, alors même que la demande en eau dans les pays du Sud explose consécutivement à la croissance démographique et à l’urbanisation.
Pour y arriver, il faut à la fois réduire le nombre et la durée des fuites
HpO® apporte une réponse à ce double objectif, en se basant sur les données constatées lors des réparations de fuites par les agents d’exploitation qui deviennent, grâce à l’application mobile HpO® Collect, les plus performants des capteurs intelligents.
HpO® prédit les risques de défaillance des réseaux d’eau
Le département R&D d’Altereo a mis au point des algorithmes d’intelligence artificielle capables d’analyser ces masses de données pour prédire les risques de défaillance de l’ensemble des éléments des réseaux d’eau potable et pour à la fois optimiser la recherche des fuites et le renouvellement progressif des infrastructures. A ce jour, HpO® est mis en œuvre dans plusieurs villes comme Chartres Métropole Eau, Nouméa et même en Namibie et le sera prochainement à Orléans Métropole, Limoges Métropole et Tours Métropole.
Avec HpO®, Altereo affiche une ambition internationale
Altereo constitue un réseau de partenaires dans le monde entier pour contribuer avec HpO® à l’amélioration de la performance des services d’eau pour les générations actuelles et futures et servir les objectifs du développement durable des Nations Unies.

Réseaux d’eau potable et d’assainissement : l’irruption de l’intelligence artificielle
L’EAU L’INDUSTRIE LES NUISANCES
Mars 2020
Dans le secteur de l’eau, l’intelligence artificielle fait de plus en plus parler d’elle, notamment pour la gestion des réseaux… à tort ou à raison. Petit tour d’horizon des conditions de cette émergence et des premières solutions concrètes disponibles sur le marché.
« L’intelligence artificielle arrive dans le domaine de l’eau. Il commence à y avoir des applications concrètes sur le terrain », affirme Sophie Altmeyer, responsable technique pôle de l’eau du Grand Est Hydreos. Hydreos a d’ailleurs réalisé avec ses partenaires deux études de synthèse sur les besoins, les perspectives et les premières expériences de “gestion intelligente” des réseaux, que ce soit pour l’eau potable (parue) ou l’assainissement (à paraître). « Tout le monde parle de smart water depuis quelques années, des colloques y sont consacrés » ajoute Matthieu Bauer, responsable du marché de l’eau chez Endress+Hauser. Cet emballement correspond-il à une réalité concrète ? La “gestion intelligente des réseaux” repose-t-elle nécessairement sur le recours à l’intelligence artificielle (IA) ? Et surtout, de quoi parle-t-on ?
Quelle intelligence ?
Christian Laplaud, président d’Altereo tient à remettre les choses en place. « Les “compteurs intelligents” ne sont pas intelligents, ils sont simplement connectés. L’intelligence réside dans le traitement des données » souligne-t-il. Yann Élan chargé de l’entité AIA (advanced infrastructure analysis) chez Xylem, partage cette réserve. « Le terme “intelligence” est un peu galvaudé et mal utilisé pour parler de capteurs ou d’automatismes qui s’adaptent à leur environnement pour économiser de l’énergie » estime-t-il. Les ingénieurs tendent à assimiler l’intelligence artificielle à la capacité d’apprentissage automatique (machine learning) des algorithmes de traitement des données. Une capacité encore rarement présente dans les solutions de gestion des réseaux d’eau.
« Même si nous allons vraiment utiliser des outils d’IA, jusqu’à présent, nous avons surtout parlé d’intelligence métier et d’analyse avancée de données. Nous utilisons même la simulation de procédé en temps réel. C’est par exemple le cas avec le Siaap concernant les procédés de traitement des eaux usées » avance Jean-Emmanuel Gilbert, directeur développement d’Aquassay. « Pour nous, l’IA devient nécessaire pour faire face à la massification des données. Il faut en tirer une information utile, autant que possible en temps réel, ce que le cerveau humain ne peut pas faire », affirme pour sa part Christian Laplaud.
« L’IA prend une grande ampleur chez Veolia. Nous voulons travailler sur la qualité des données pour développer des services ayant une vraie valeur ajoutée pour nos opérateurs en interne, pour nos client (les collectivités) ou pour le consommateur final » révèle Florian Sicourmat, qui dirige le “Digital lab” (laboratoire numérique) de Veolia France. Cette évolution s’accompagne de la mise en place d’une cellule de data scientists au niveau du groupe.
Au total, dans le monde de l’eau, mieux vaut donc parler de traitement avancé, en temps réel, de masses de données pour en extraire une information pertinente. Cela peut se faire par des calculs statistiques ou non, utiliser des algorithmes plus ou moins complexes, voire reposer sur la comparaison de la situation réelle décrite par les données à un modèle numérique de l’installation. Des recours à l’apprentissage automatique, donc à l’IA proprement dite, commencent à apparaître.
Plusieurs industriels du monde de l’eau, contactés pour cet article, ne s’estiment “pas encore au point” pour proposer des solutions à base d’IA, tout en y travaillant activement.
Dans la secteur de la mesure et de l’analyse, Endress+Hauser se met également en ordre de marche. « Nous nous donnons trois ans pour pouvoir présenter des solutions à base d’IA correspondant à un besoin, et qui auront été testées pour affiner les modèles » affirme Matthieu Bauer, responsable du marché de l’eau chez Endress+Hauser.
Krohne et Samson ont créé de leur côté Focus-On, un joint-venture dédié à la conception, à la production et à la commercialisation d’actionneurs autonomes pour l’industrie de process 4.0. Focus-on combine des approches innovantes en matière de contrôle décentralisé et de maintenance prédictive à des nœuds de traitement intelligent intégrant des fonctions de diagnostic et d’intelligence artificielle.
D’abord comprendre les besoins
Aucune solution de gestion des réseaux, aussi performante soit-elle, ne trouvera de débouché si elle n’est pas en adéquation avec les besoins des métiers. Tous les fabricants en sont bien conscients. C’est l’une des conclusions des études de synthèse menées par Hydreos, par exemple. Dans le domaine de l’eau potable, Hydreos a recensé cinq grands besoins.
Le comptage intelligent, tout d’abord, qui génère un grand nombre de données, plutôt traitées de manière classique actuellement.
La détection des fuites pour améliorer le rendement des réseaux, ensuite. « La technologie, qui n’a pas évolué pendant des décennies, ne permet guère d’aller au-delà des 80 % qui sont la moyenne en France. Depuis une quinzaine d’années, grâce aux SIG, à la téléphonie mobile et à la baisse du coût des capteurs, on a la possibilité de changer ce paradigme » affirme à ce sujet Christian Laplaud.
La gestion patrimoniale est également un axe essentiel, étant donné les investissements en jeu. L’opération en temps réel des réseaux recouvre pour sa part deux demandes. D’une part l’optimisation continue de la conformation du réseau, en particulier pour limiter la consommation énergétique des pompes. D’autre part l’adaptation à des variations prévisibles de la demande (évènements, fluctuations saisonnières de population, etc.). Enfin, le suivi en temps réel de la qualité de l’eau exigera des progrès à la fois en termes de capteurs et de traitement des données.
Les réseaux d’assainissement font face à des problématiques d’optimisation énergétique, de surveillance de la nature des flux, de gestion patrimoniale et d’adaptation des réseaux et STEPs aux variation des besoins, avec, en plus, une dimension gestions des inondations et des crues, l’apport massif d’eaux pluviales étant susceptible de saturer les réseaux et/ou de provoquer des débordements. Plusieurs entreprises proposent des solutions numériques qui développent, sur la base d’une intelligence artificielle, des outils intelligents et auto-apprenant qui permettent de mesurer, surveiller et prévoir. C’est par exemple le cas de Predict Services qui apporte une information personnalisée pour une prise de décision appropriée en cas de risques hydrométéorologiques ou des modèles de prévision développés par Synapse ou Tenevia.
« En plus de son modèle de prévision auto-apprenant, Tenevia développe des logiciels de traitements d’images permettant de transformer une caméra en véritable station hydrométrique. Ces caméras intelligentes permettent la mesure de niveaux, vitesses de surfaces et débits. Les capteurs Tenevia sont aujourd’hui utilisés dans les domaines de la prévention des inondations, l’hydroélectricité et l’assainissement. Utiliser une caméra intelligente comme capteur non intrusif permet d’attester de la qualité des mesures et d’obtenir une information complète sur l’état du cours d’eau », précise Léo Estrade, business developer chez Tenevia.
Les données, nerf de la guerre
« L’IA nécessite beaucoup de données, et des données vraiment qualifiées. C’est rarement le cas sur le terrain » ne peut que constater Jean-Emmanuel Gilbert chez Aquassay. « Lorsque nous intervenons, nous commençons par vérifier la nature, la disponibilité et la qualité des données du client. Une fois ces données collectées et qualifiées, (on peut d’ailleurs mettre des algorithmes de validation pour cela), on peut installer différent types de traitements, des plus simples aux plus complexes, jusqu’à éventuellement de l’IA » ajoute-t-il. Veolia a commencé ce travail en interne. « Nous avons monté un “data desk” qui rassemble toutes les données essentielles de l’activité Eau de Veolia en France sur l’aspect opération des installations, l’historique des interventions, la maintenance des équipements, la partie consommateurs … Après qualification, nous obtenons des données suffisamment propres et compréhensibles pour les exploiter. Outre celles de nos systèmes d’exploitation, nous cherchons à valoriser d’autres types de données, souvent non structurées : images, vidéo, sons (voix) » explique Florian Sicourmat.
Le casse-tête des protocoles
Outre le coût et la nécessaire formation des personnels, c’est le problème de l’interopérabilité (ou plutôt son absence) entre capteurs et solutions de différents fournisseurs, n’utilisant pas forcément les même protocoles de communication qui, selon les collectivités interrogées par Hydreos, constitue un frein au déploiement de la gestion intelligente des réseaux. Jean-Emmanuel Gilbert souligne ainsi « la très grande hétérogénéité des situations, à tous points de vue : équipement, protocoles, production de données, collecte, centralisation, etc. C’est une des grandes difficultés que nous rencontrons ». « L’instrumentation de terrain émet ses données avec différents types de protocoles : Hart, wireless Hart, Profibus, Profinet, Modbus… Notre premier défi a été de créer une connectivité entre cette instrumentation et le cloud, où nous proposons nos services digitaux Netilion, lancés depuis 2017. Nous utilisons pour cela des “Edge devices”, passerelles capables de tout accepter et retransmettre vers le cloud » révèle Marianne Hatterer, responsable marketing digitalisation (essentiellement IIoT) chez Endress+Hauser. Dans le même esprit d’ouverture, toute l’instrumentation Endress+Hauser peut être commandée avec un protocole de communication à choisir dans toute la palette disponible, filaire ou non.
Un évolution se dessine toutefois. « Les protocoles sont en train de converger. Les systèmes propriétaires cèdent la place aux réseaux type Sigfox ou LoRa » analyse Christian Laplaud. « L’interopérabilité devient une exigence dans le cahiers des charges de nos clients. Toulouse Métropole, par exemple, émet des critères très détaillés à ce sujet. De toute façon, la tendance aujourd’hui est de s’appuyer sur des plateformes de référence : Google et Amazon en ce qui nous concerne » ajoute Florian Sicourmat chez Veolia.
Jean-Emmanuel Gilbert (Aquassay) souligne également l’émergence des protocoles IoT. Pour suivre cette évolution, Gutermann propose désormais son logger corrélant Zonescan en version NB-IoT. « Nous avons démarré des tests sur Lyon, et allons en faire à Paris et Toulon, entre autres » précise Luc Bade, directeur commercial de Gutermann France. Le Zonescan 820, envoyant ses données par radio, reste disponible car le déploiement de la nouvelle version dépend évidemment de la couverture locale en NB-IoT. L’hydrophone à poste fixe Hiscan apparaîtra lui aussi rapidement en version NB-IoT.
Des avancées concrètes
Altereo s’attaque au rendement des réseaux avec son offre cloud HpO® visant à réduire le nombre et la durée des fuites. « HpO® utilise le capteur intelligent ultime : l’agent d’exploitation muni d’un terminal portable » sourit Christian Laplaud. C’est en effet ce dernier qui va réparer les fuites. Altereo fournit une application simple pour tablettes ou téléphones, permettant à l’agent de répondre à quelques questions (diamètre, matériau, date de pose estimée) et joindre une photo. L’ensemble va nourrir une base de données cloud. Lorsque les données s’accumulent, et s’ajoutent aux données historiques (y compris sur papier), un système auto-apprenant se nourrit des défaillances constatées pour fabriquer un nouvel indicateur : le risque de défaillance de chaque tronçon du réseau. « Cela permet de réduire la durée des fuites en focalisant la recherche sur les secteurs les plus à risque » affirme Christian Laplaud.
A ce module de calcul de risques, HpO® ajoute une possibilité d’analyse multicritères (risque de défaillance, importance hydraulique, coordination avec projet de travaux de voirie, risque CVM, etc …) pour établir un programme de renouvellement des canalisations prenant en compte toutes les contraintes, y compris financières. HpO® offre même une aide à la décision en permettant de jouer sur des critères comme les objectifs technique ou le budget.
« A Nouméa, nous disposions de données de défaillance sur 20 ans. Nous avons pris les 10 premières pour caler le modèle et les 10 suivantes pour valider ses prédictions. Résultat : en renouvelant les 5 % des canalisations qui ont le plus fort risque de défaillance, on évite 50 % des fuites. A budget égal mais injecté au bon endroit… Nous travaillons aujourd’hui pour Chartres, Tours ou Limoges » révèle Christian Laplaud.
De son côté, le groupe Saur utilise les données de l’exploitation et met à profit des données externes pour développer des modèles de Machine Learning, qui sont intégrés petit à petit dans les outils de gestion de l’entreprise pour aller vers plus de prédiction des situations pouvant être rencontrées sur les réseaux ; ces nouveaux éléments d’aide à la décision adressent l’objectif de mener le plus en amont possible des actions de correction et de prévention, avant que les événements tels que, les bouchages ou les débordements en assainissement ou les casses sur les réseaux d’eau potable, ne se produisent. Au sein des activités de gestion patrimoniale de Saur, une première application de l’intelligence artificielle se concentre sur la production de plans de renouvellement de réseaux, pour optimiser les investissements des collectivités. Également, grâce à un diagnostic innovant des stations de pompage et au traitement avancé des données recueillies à l’aide de la solution de la société Riventa, il est maintenant possible d’optimiser le fonctionnement des pompes, de rationaliser les plans de maintenance et de réduire la consommation électrique concourant ainsi à l’effort de la transition énergétique.
Aquassay propose une solution Saas basée sur le cloud. « Après avoir mis en place notre architecture informatique sur cloud, nous collectons de la donnée chez nos clients pour la mettre à leur disposition sous la forme simple (affichage etc.), mais utilisons aussi des systèmes avancés pour faire tout type de calcul et de pré-interprétation métier pour pouvoir faire jusqu’à de la simulation de procédés en temps réel » décrit Jean-Emmanuel Gilbert. S’il ne s’agit pas encore d’IA à proprement parler, Aquassay lance cette année un projet qui l’utilise, en partenariat avec Dataswati, un spécialiste de l’IA. L’objectif est d’identifier des événements rares et des anomalies. Un logiciel va apprendre à reconnaître les « empreintes » (profils en température, pression, etc.) des évènements survenant régulièrement sur le réseau. Une fois la bibliothèque constituée, il sera capable de générer une alerte si une empreinte inhabituelle survient. « La constitution d’une telle bibliothèque peut se faire à la main ou, et c’est le cas dans notre projet, de façon automatique » ajoute Jean-Emmanuel Gilbert. « Le Siaap fait également appel à nous pour un très gros projet concernant la gestion de l’assainissement » révèle-t-il.
Si Endress+Hauser travaille encore à moyen terme sur des solutions « métier », l’entreprise annonce pour cette année la sortie d’une solution de prédiction… pour la maintenance de ses propres capteurs. « Nos débitmètres peuvent souffrir de corrosion, colmatage, cavitation ou présence de bulles. Nous développons un service d’aide à la maintenance : Netilion Predict, qui est déjà en phase d’expérimentation et validation auprès de quelques clients » explique Marianne Hatterer.
Geomod propose également une solution de prévision des comportements des cours d’eau ou des réseaux : ICMLive.
L’IA se focalise sur la gestion des réseaux
Chez Gutermann, les données de terrain remontent, directement, ou via la passerelle Zonescan Alpha, vers la solution cloud Zonescan.Net. Cette offre web évolue elle aussi, avec une nouveauté à venir cette année. « Nous développons la réalité augmentée sur Zonescan Net. Cela permettra aux agents de terrain, avec leur tablette ou téléphone, de voir directement la fuite dans l’environnement » révèle Luc Bade. Les algorithmes implantés dans Zonescan.Net s’améliorent également d’année en année. « Plus on a de données, meilleurs sont les résultats » explique-t-il. Le but est d’atteindre des rendements réseau de l’ordre de 90 % en permettant le traitement de fuites, même peu importantes, dans les 48 heures – voire 24 heures selon la rapidité du traitement administratif de la DICT. « L’intérêt est surtout de surveiller les réseaux en continu, donc de maintenir le rendement. Si on ne fait rien, il tombe très vite. Le vrai avantage du contrôle en temps réel est la proactivité » estime Luc Bade.
Veolia, via le Digital lab, développe et/ou expérimente différents services numériques. Le groupe s’intéresse par exemple à la télérelève des compteurs et développe un dispositif de reconnaissance visuelle des compteurs. La lecture se fera toute seule… par le smartphone du consommateur. Les données ainsi relevées pourront être traitées pour donner une alarmes en cas de surconsommation. « Nous envisageons des dizaines d’algorithmes différents qui rendent des services particuliers » lance Florian Sicourmat. Veolia travaille également avec Cartesiam, une start-up française qui a développé un petit capteur de vibrations. Le BOB embarque sa propre « intelligence » : grâce au machine learning, il est capable de détecter une anomalie et anticiper la défaillance des pompes, permettant une véritable maintenance prédictive.
Le Digital Hub récemment lancé par Suez (Voir EIN n° 421), doit permettre au groupe d’étoffer sa gamme de solutions digitales (Aquadvanced™, Optimizer™) dédiée à la performance des réseaux d’eau et d’assainissement. Ainsi, AquaCircle™ est un outil de simulation web qui élabore un diagnostic global de la performance d’un réseau d’eau potable et propose un plan d’actions ciblées tenant compte du meilleur scénario coûts/bénéfices. Cet outil fournit une vision exhaustive de la performance, en analysant l’ensemble des paramètres influents : volumes consommés, volumes perdus, état des infrastructures, efficacité économique et opérationnelle. En complément, Suez a développé NetScan™ : une solution de gestion patrimoniale des réseaux d’eau potable qui renforce la stratégie d’amélioration de la performance proposée par Aquacircle™. « En couplant les dernières technologies d’inspection des réseaux à des algorithmes de Machine Learning, NetScan™ permet d’évaluer l’usure des canalisations à court et moyen terme, d’identifier les tronçons à risque et, ainsi, de mieux cibler le renouvellement des canalisations » expliquait Suez lors de l’inauguration du Digital Hub. Cette solution est en cours de déploiement par le Syndicat des Eaux Aquavesc, qui alimente 31 communes et 520.000 habitants des Yvelines et des Hauts-de-Seine, et par l’Agence Nationale de l’Eau de Singapour. La prise de participation récente de Suez Ventures, fonds de Capital-risque du Groupe Suez, dans Inflowmatix va également dans le sens d’un renforcement des solutions digitales pour optimiser la performance et la résilience des réseaux d’eau potable et a permis au groupe de lancer sa nouvelle offre « Suez Calm Networks™ » qui vise à réduire les casses dans les réseaux d’eau potable.
Le groupe Saur développe une approche globale pour la gestion des réseaux en combinant la mise en œuvre in-situ de solutions technologiques innovantes et souvent communicantes (capteurs, sondes, robots) avec l’expertise transversale de l’entreprise regroupée au sein des 8 Centres de Pilotage Opérationnel (CPO) régionaux. C’est à partir d’une solution cartographique par couches, sur laquelle remontent les données du monitoring permanent et les alarmes et événements ponctuels, dite solution logicielle REZO+, que les équipes de Saur peuvent suivre le fonctionnement des réseaux, procéder à des analyses avancées des données en s’appuyant éventuellement sur l’IA, et décider des actions à engager, à partir d’éléments contextualisés.
Pour accélérer ces efforts de gestion des réseaux, Saur déploie une démarche soutenue de recherche de solutions auprès de sociétés innovantes externes ; l’objectif est de trouver les objets intelligents qui permettent de détecter et de mesurer les paramètres importants pour les différentes situations rencontrées sur les réseaux. La priorité est donnée aux expérimentations collaboratives avec des fournisseurs historiques, comme cela a été le cas pour la solution de détection de fuites EAR© de Sainte Lizaigne ou le capteur Smartball© de Xylem ou avec de jeunes entreprises transposant parfois des solutions venant d’autres domaines, comme par exemple la recherche de fuites par imagerie satellitaire avec la société Leakmited.
Xylem, par absorptions successives se met également en ordre de marche pour proposer des solutions avancées. Pure technologies, qui a rejoint Xylem en 2018, propose sa Smartball, un dispositif d’inspection qui circule dans des canalisations de gros diamètre (de 150 mm à 2 ou 3 mètres). D’un point de vue curatif, elle permet la détection et la géolocalisation des fuites et poches d’air. Elle analyse également l’état des canalisations métalliques ou à base de métal (béton précontraint) pour une gestion patrimoniale préventive. C’est là qu’intervient le traitement des données. « La Smartball donne une « photo » de l’état du réseau et, par le biais d’un algorithme et d’une base de données, nous pouvons calculer le coefficient d’usure et prédire la durée de vie restante de la canalisation, tronçon par tronçon » affirme Yann Ezan. L’algorithme prend en compte les données relevées lors de l’inspection, d’éventuels relevés historiques de réparation ou travaux et les caractéristiques « constructeur » de la canalisation (durée de vie estimée en utilisation moyenne).
Digital Utility est spécialisé dans la détection, l’identification et la correction des régimes transitoires de pression. La société propose des capteurs de pression haute fréquence couplés à une prestation d’ingénierie pour aider les opérateurs et les maîtres d’ouvrage sur des thématiques très variées. « Parmi les solutions que nous mettons en œuvre, l’analyse des logs de pression nous permet d’optimiser la pression de prégonflage d’un ballon anti-bélier, le réglage du frein de l’équipage mobile d’un stabilisateur de pression pour éviter les systèmes oscillatoires entretenus, mais aussi la sectorisation haute définition pour déceler et localiser les casses de faible débit, ou l’analyse transitoire inverse pour détecter des obstructions et évaluer les caractéristiques mécaniques des canalisations enterrées » détaille Benoit Cliche son directeur.
Visenti, qui a rejoint Xylem à la même époque, s’intéresse à la surveillance des fuites en temps réel, sur tous diamètres de canalisations. L’idée : outre les capteurs déjà installés par l’exploitant (débitmètres, corrélateurs), Visenti installe des hydrophones et capteurs de pression transitoire. La solution permet la détection et localisation des fuites en temps réel. « Les informations sont envoyées automatiquement sur un cloud qui fait partie de l’offre globale Visenti. Là, les données Visenti comme celles du client sont « mixes » par un logiciel (VIEW) qui permet de « voir » l’ensemble du réseau ». Autre aspect de l’offre : l’utilisation de l’IA pour détecter évènements exceptionnels. « En principe, on pose les capteurs sur des canalisations en bon état. Le système va enregistrer tous les jours et comparer, apprendre au fur et à mesure ce qui se passe normalement sur le réseau. Certains coups de bélier sont habituels (une usine qui démarre tous les lundis par exemple). Le système peut ensuite détecter les évènements inhabituels et envoyer une alarme » explique Yann Ezan.
Depuis 2018, la solution de Sensus qui associe le compteur iPERL avec le système de relève mobile Sensus RF fait la preuve de son efficacité. Le déploiement de 13104 points de comptage sur 6 communes de la Communauté de Communes du Briançonnais (CCB) permet d’optimiser leurs rendements avec une analyse quotidienne des consommations. Les problèmes de fuites, de surconsommations, de fraude et de contrôle des volumes d’eau potable qui circulent sous terre, s’inscrivent en continu sur le portail de données H2Olmes, permettant ainsi de faire apparaître des modèles ou des tendances pour améliorer la gestion des réseaux d’eau potable et le service apporté aux usagers.
Parce que la valorisation du patrimoine concerne bien sûr les réseaux et que le suivi du nombre de fuites ne suffit plus pour optimiser cette gestion patrimoniale, la SADE déploie CANASCAN® un service doublement primé par la profession en 2019, pour évaluer l’état des canalisations et estimer leur durée de vie résiduelle.
Ce premier service préfigure un ensemble de solutions que développe actuellement la SADE avec une vision prospective sur la valorisation patrimoniale, qui va bénéficier de la révolution numérique. La SADE fait appel aux technologies les plus récentes pour améliorer la connaissance des réseaux et restituer les informations utiles aux acteurs du chantier, aux riverains et à ses clients.
Autre type de réseaux, et utilisation plus intense de l’IA avec EmNet. Cette société californienne, également acquise par Xylem en 2018, est spécialisée dans l’analyse et la compréhension des réseaux de surverse. Le client fait d’abord l’historique des problèmes de surverse qu’il a connus. Puis EmNet positionne des capteurs (débit, pression, niveau) sur le réseau et utilise les plans du client pour créer un modèle numérique de l’installation. Celui-ci permet de jouer virtuellement avec les réseaux. « Nous reproduisons les inondations qu’ils ont connues. Une fois le modèle stable et validé (telle pluviométrie à telle période de l’année, provoque tel débordement à tel endroit), nous poussons le curseur un peu plus loin car la situation évolue, les sols s’imperméabilisent, etc. Et l’IA est capable d’analyser les débordements et de savoir pourquoi ils surviennent, ce qui permet des décisions plus pertinentes d’aménagement » explique Yann Ezan. Tout cela est inclus dans One Xylem, une offre globale de gestion intelligente réseaux, pompages, gestion patrimoniale… « Notre vœu pieux : être capables de détecter les problèmes avant qu’ils n’arrivent, de façon à être proactifs sur la gestion de réseau. Nous savons le faire. Le reste dépend des budgets, des contrats de DSP, etc. » conclut-il.
Le parc scolaire pourrait bien sortir de terre rapidement
Pays d’Arles
Février 2020
Une réunion de concertation s’est tenue dernièrement sur la compatibilité du PLU de la ville avec le projet du parc scolaire de la Ménudelle, au sud de Saint-Martin-de-Crau. Dominique Teixier, la maire, a précisé que ce projet répondait à l’intérêt général dans la continuité d’une démarche nationale de transition écologique. Génératrice d’emplois, cette activité économique permettra aussi de réduire à son échelle, les émissions de gaz à effet de serre.
Véronique Hénocq, d’Altereo, a pris la parole pour évoquer ce dossier dont le permis de construire a été déposé en 2016 en attendant l’évolution du PLU. Le projet se situe sur le site d’une ancienne carrière anciennement anthropisée. Le permis de construire a reçu un avis favorable de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) et du Conseil national de la protection de la nature (CNPN).
Elle a mis en exergue les différentes étapes de la procédure. La fin de l’étude est prévue pour juin et l’enquête publique sera ouverte pour l’été. L’approbation du projet est prévue pour cet automne. Il a été tenu compte des enjeux environnementaux en affinant et réduisant le projet de 40 ha à 15,5 hectares. En précisant que 2,5% de la production nationale se fait par l’énergie photovoltaïque.
Manon Meheust, représentante de Urbasolar a ensuite répondu à différentes questions :
Cela concernera 6 700 foyers (hors chauffage) et le projet de construction, qui se fera en 8 mois, sera terminé fin 2021. Sa puissance sera de 12 MWC avec 5 postes électriques, raccordés au poste de Fos.
Mireille Henry, maire adjointe, déléguée au développement durable et à l’environnement, s’est inquiétée de la proximité du projet avec la réserve naturelle. Et aussi du risque de pollution de la nappe phréatique. Le raccordement, dont le tracé reste à définir, sera réalisé par Enedis. Quant à la présence d’eau en cas d’inondation, les panneaux en cristallin seront élevés à 1,20 m du sol. Le site, à 8 m de hauteur, hors décaissement, sera également entièrement clôturé.
D’autre part, un contrat de pastoralisme sera signé avec un éleveur. Enfin, les graines de l’orobanche de Bohême, seront récoltées et remises sur le site aux endroits propices.
L’accès au site est en cours de réflexion et en concertation avec les habitants sur place. Ce dossier, qui prend en compte les enjeux environnementaux, est en tout cas, en bonne voie.
Y.S.
Prévenir les défaillances des réseaux d’eau grâce à l’IA
Les cahiers techniques du bâtiment
Décembre 2019
Renouveler les réseaux d’eau vieillissants et prévenir les fuites grâce à l’IA et au machine learning, c’est possible avec la solution HPO du groupe Altereo.
Renouveler les réseaux d’eau vieillissants et prévenir les fuites grâce à l’IA et au machine learning, c’est possible. Développée par le groupe d’ingénierie Altereo, HPO est une solution basée sur l’intelligence artificielle dédiée à la prévision du risque de défaillance des réseaux d’eau potable (canalisations, branchements, fontainerie et robinetterie). Elle exploite les données constatées lors des réparations de fuites par les agents d’exploitation, qui sont ensuite analysées par les algorithmes développés spécifiquement par Altereo afin de prédire les risques de défaillance de l’ensemble des éléments des réseaux, optimiser la recherche des fuites et le renouvellement progressif des infrastructures.
Lancée depuis le début de l’année 2019, HPO a déjà été mis en œuvre dans plusieurs villes, comme Chartres Métropole Eau, à Nouméa et même en Namibie. Sur le réseau de Nouméa, le résultat est probant : dix fois moins de fuites relevées. Altereo a déjà quelques projets en cours – Orléans Métropole, Limoges Métropole et Tours Métropole – mais son président, Christian Laplaud, souhaite développer la solution à plus grande échelle. « La dégradation des réseaux d’eau potable cause des fuites pouvant dépasser 50% dans certains pays et 20% en France. Alors pourquoi ne pas transformer ces fuites en ressources : les fuites évitées doivent être considérées comme une des toutes premières ressources en eau, facilement mobilisable… car déjà mobilisée. »
Au-delà du gaspillage de la ressource en eau, l’impact des fuites sur l’émission de gaz à effet de serre (GES) est estimé à un quart de celui du trafic aérien mondial, alors même que la demande en eau dans les pays du Sud explose consécutivement à la croissance démographique et à l’urbanisation. Fruit de deux années de R&D, HPO s’est vu décerner le Grand prix national de l’Ingénierie 2019 dans la catégorie « Territoires et innovation ». S.O.
Assainissement : comment se mettre en conformité
L’Est Républicain
Décembre 2019
Cirey-sur-Vezouze
Une réunion publique a eu lieu au rez-de-chaussée de la salle des fêtes afin d’informer les habitants concernant le raccordement des fosses septiques ou système individuels d’assainissement au réseau. Cette réunion était animée par M. Latacz, du cabinet d’étude Altereo. D’après les enquêtes menées en 2018, 646 habitations seraient concernées par la mise en œuvre de travaux pour se raccorder.
La station d’épuration est déjà en service. Les maisons concernées par cette mise en conformité devront être raccordées avant la mise en service de l’ensemble du réseau soit dans un délai de 2 ans. La municipalité envisage de mutualiser les travaux pour les particuliers pour amoindrir le coût et trouver l’entreprise spécialisée. Les habitants pourront ainsi profiter d’un accompagnement financier et technique. Il est possible également de faire réaliser ces travaux soi-même en contactant des entreprises. Plusieurs réunions seront mises en place pour connaître le nombre de personnes qui seraient intéressées pour adhérer à cette mutualisation, définir la tenue de ces travaux, le coût pour chaque habitant concerné et le choix de l’entreprise.
Optimiser le réseau d’eau potable coule de source
La République du Centre
Octobre 2019
Mutualisation des moyens oblige. Dans le domaine de l’eau potable, la commune profite aujourd’hui de l’expertise de la société d’engineering Altereo.
Regroupement de collectivités de la communauté de communes des Loges, les communes de Vienne-en-Val, le SEA de Saint-Martin-d’Abbat et Germigny-des-Prés, le Siaep de Sigloy et Ouvrouer-les-Champs, ainsi que Sandillon, en tant que commune coordinatrice, sont à l’origine d’une étude de connaissance et de gestion patrimoniale de leurs réseaux eau potable, lancée fin janvier.
L’objectif, à terme, est d’en améliorer et sécuriser la distribution afin de mieux garantir la qualité de l’eau auprès des usagers.
Jean-Michel Lecointe, adjoint aux travaux à Donnery, suit les opérations pas à pas. « La première phase, qui a duré environ trois mois, a porté sur l’inventaire du réseau communal constitué majoritairement de canalisations en PVC. Or, aujourd’hui, ce sont celles qui posent problème, explique-t-il. Dans certains branchements où l’eau circule moins, par exemple, les membranes de PVC peuvent provoquer des concentrations d’un gaz volatil, tel que le chlorure de vinyle monomère (CVM), qu’il faut surveiller. D’autant que, depuis 2007, les réglementations européenne et française, en particulier, sont très exigeantes quant à la teneur du CVM dans l’eau du robinet. »
La seconde phase, en cours, consiste à numériser la cartographie, désormais vérifiée et précise, des canalisations du réseau. Beaucoup de travail reste à faire, cependant. En tant que nouveau gestionnaire et délégataire de service public à Donnery, depuis début 2019, la Saur sera partie prenante du programme visant à optimiser le réseau. « À l’horizon de l’été 2020 », dit-on. D’ici là, plusieurs actions seront menées, tant pour localiser les fuites éventuelles que pour mieux connaître les pics de consommation. Des enregistrements nocturnes sont prévus.
« Les algorithmes apportent une valeur nouvelle aux données existantes », pointe Christian Laplaud, président d’Altereo
IT industrie & Technologies
Octobre 2019
Lauréat du Grand Prix de l’Ingénierie 2019, dans la catégorie « Territoire et Innovation », la société Altereo a été distinguée pour sa solution de maintenance prédictive des réseaux d’eau. L’algorithme mis au point par l’entreprise épluche les données des exploitants de réseau pour pointer les zones les plus sujettes aux défaillances. Un moyen de faire fructifier les informations déjà existantes, selon son président Christian Laplaud.
Votre solution de maintenance des réseaux d’eau s’appuie sur l’utilisation de données existantes. Quels sont les avantages de cette approche ?
Nous avons voulu mettre en place une solution performante ne requérant pas de lourds investissements. Pas besoin d’équiper le réseau de capteurs, il suffit d’avoir des données. En recoupant les informations mis à sa disposition, notre algorithme, met en avant sur une carte du réseau les zones où les risques de défaillance sont les plus importants. Cela permet à la fois de bien orienter les campagnes de recherche de fuites sur le réseau, mais aussi de pointer les éléments à changer en priorité. Notre solution est fondée sur le machine learning et s’auto-calibre au fur et à mesure.
Quelles sont ces données ?
Dans un premier temps, le système se nourrit des données de l’exploitant du réseau. Beaucoup possèdent déjà ces informations : il s’agit de l’archivage des défaillances qui se présentent généralement sous la forme d’un tableau Excel. Notre algorithme apporte une valeur nouvelle aux données existantes. Par exemple, nous avons pu décupler l’efficacité du réseau d’eau de l’île de Nouméa en nous appuyant sur près de dix ans de données, archivées par Suez, son exploitant.
Ensuite, l’algorithme utilise des informations remontées par les agents sur terrain. Les anomalies sont enregistrées avec le type d’action menée par l’agent et souvent une photo de la pièce défectueuse. Le système est ainsi alimenté par les données se rapportant à tous les éléments du réseau, que ce soit des canalisations, des vannes, ou des dispositifs de raccordement.
Votre algorithme est-il spécifique à la gestion des réseaux d’eau ?
Nous avons des demandes pour adapter notre algorithme prédictif à d’autres domaines. La mobilité, par exemple, ou encore la gestion de l’énergie, pourraient effectivement bénéficier de notre solution. C’est une bonne idée, que nous allons étudier ultérieurement : nous privilégions notre développer sur le secteur de l’eau, notamment pour répondre à des besoins croissant à l’international.
Alexandre COUTO
La région booste l’économie circulaire
Le Moniteur
Octobre 2019
Un appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé par la région Sud Provence Alpes Côte d’Azur (Paca) auprès des maîtres d’ouvrage. Il s’agit de les aider à s’engager dans l’économie circulaire en demandant, via leurs marchés de travaux, le réemploi de matériaux, l’utilisation de ressources biosourcées, la traçabilité des déchets…
10 lauréats suivis deux ans. La région a confié au bureau d’études Altereo (mandataire) et à l’Institut national de l’économie circulaire (Inec) une mission de plus de deux ans pour accompagner les 10 lauréats de l’AMI grâce à des formations, des réunions de suivi ou des visites de chantier. Les candidatures doivent être déposées au plus tard le 15 novembre. L’AMI s’inscrit dans le cadre du projet européen Life IP Smart Waste et du plan régional de prévention et de gestion des déchets (PRPGD) adopté en juin par la région.
Ingénierie : la data au profil d’une meilleure gestion de l’eau
Le moniteur
Septembre 2019
L’intelligence artificielle au service de la gestion des réseaux d’eaux
Actu Environnement
Septembre 2019
Au-delà des outils de terrain de recherche de fuite (systèmes acoustiques, gaz traceurs etc.), l’intelligence artificielle permet d’intervenir plus vite, voire d’anticiper l’avènement des fuites. Illustration avec deux nouvelles technos.
Avec 25 à 30 % de pertes d’eau sur les réseaux publics d’eau potable, la lutte contre les fuites reste une des priorités absolues de la filière eau. Et dans ce domaine, les nouvelles technologies numériques s’avèrent un puissant allié pour détecter très précocement les fuites mais aussi pour prioriser les travaux de rénovation et de renouvellement du réseau.
Ainsi, dans le domaine de la détection, la société belge Hydroscan mise sur le 100% numérique pour identifier les fuites même les plus ténues. Elle exploite et interprète en temps réel les données provenant des multiples débitmètres du réseau. Après avoir réalisé une « empreinte hydrique » du réseau (2 à 3 mois), le système suit les données et génère des alertes en cas d’anomalies, même minimes. Cet algorithme parvient même à localiser la zone de recherche de la fuite, d’où un gain de temps et d’argent sur le terrain. Cette réactivité a permis par exemple de réduire de plus de 5 % les pertes en eau sur un réseau urbain alimentant une ville d’1,1 million d’habitants au Vietnam où le dispositif a été installé en projet pilote en 2017.
Calculer les probabilités de fuite
Mais puisque les fuites sont en général directement liées à l’état de vétusté des réseaux (45 % des réseaux en France ont plus de 40 ans), se pose la question du renouvellement des sections les plus à risque. Et là-aussi, l’intelligence artificielle peut aider à optimiser les décisions comme le montre le groupe d’ingénierie Altereo. Son objectif est d’aider les exploitants de réseaux d’eau potable à hiérarchiser leurs programmes de renouvellement de réseaux et optimiser ainsi les investissements. Et pour cela, leur logiciel définit les linéaires les plus à risque d’incidents en se basant non seulement sur les historiques de fuites, mais aussi sur une multitude d’autres paramètres pouvant impacter la durée de vie (âge des canalisations, matériau utilisé, diamètre, qualité de l’eau, longueur des tronçons, pression, hauteur de nappe, quartier, météo, type de sous-sol, trafic routier etc.). Les branchements sont également expertisés. Ils constituent 20 % du patrimoine mais 80 % du nombre de fuites et 50 % des volumes d’eau perdue. Chez Altereo, on estime qu’on peut multiplier par dix l’efficacité des programmes de renouvellement, et amortir de fait très vite le coût de l’investissement dans l’outil numérique. Le syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) est aujourd’hui le premier client d’Altereo à s’être engagé dans un projet.
Cécile Clicquot de Mentque
Altereo met l’innovation au service d’une meilleure gestion de l’eau
Le moniteur Export
Juillet 2019 n°1400
L’entreprise française spécialisée dans l’ingénierie de l’eau a développé un outil pour prédire les fuites sur les canalisations. Une innovation qui lui permet de décrocher des contrats à l’étranger.
Alors que plusieurs départements français connaissent actuellement une période de sécheresse, le mauvais état des canalisations entraîne une perte d’eau de 20%. Dans le monde, ce chiffre s’élève à 50%. Pour y remédier, l’entreprise Altereo a créé HpO, un outil qui utilise l’intelligence artificielle pour prédire les fuites et optimiser le renouvellement des réseaux. « HpO permet d’éviter jusqu’à 50% des fuites », explique Gilles Brunschwig, directeur général d’Altereo. Créée en 1989 cette entreprise française rassemble quatre métiers différents : l’ingénierie de l’eau et de l’environnement, le conseil en urbanisme aux collectivités, la création de logiciels de cartographie et un service de consultation dans le cadre de délégation de service public. « La spécificité et la complémentarité de nos quatre activités font notre force », vante Gilles Brunschwig. « Nous aidons les décideurs et nous leurs apportons des solutions pour passer des idées aux actions ».
Bientôt trois filiales en Afrique
Avec un chiffre d’affaires de 14,5 M en 2018, dont 15% réalisés à l’international, Altereo est particulièrement actif en Afrique où l’augmentation de la population urbaine dans les pays en développement entraîne une hausse des besoins en eau. « Les canalisations mal entretenues ou abimées provoquent des distributions intermittentes et une eau de mauvaise qualité » explique Gilles Brunschwig. Une situation que connaît bien la ville de Keetmanshoop, au sud de la Namibie. En 2018, les fuites ont représenté 1 M€ de perte pour Keetmanshoop. Dès 2016, Altereo s’y rend à plusieurs reprises et débute une analyse globale des installations. En septembre 2018, l’entreprise démarre un projet de réhabilitation d’une conduite d’eau et forme également les exploitants locaux à la détection des fuites. « Nous avons perçu beaucoup d’opportunités en Namibie et nous allons y créer une filiale », se réjouit Gilles Brunschwig. En Afrique, Altereo possède déjà deux filiales : une au Maroc et une en Côte d’Ivoire. Cette présence locale permet à l’entreprise « d’offrir un meilleur service et de mieux s’occuper des clients » assure Gilles Brunschwig.
Un objectif : doubler de taille en cinq ans
A l’international, Altereo décroche également des contrats grâce à son logiciel de cartographie. Une activité qui lui permet d’intervenir dans d’autres domaines que la gestion de l’eau. Au Maroc, par exemple, « le logiciel est utilisé quotidiennement pour exploiter l’électricité de la ville de Casablanca » explique le dirigeant. En Côte d’Ivoire, il est employé dans des projets de reforestation. Altereo veut doubler de taille en cinq ans : « pour cela, nous allons continuer à répondre aux appels d’offres en sollicitant les bailleurs de fonds, travailler localement et nouer des partenariats » précise Gilles Brunschwig. Développer l’innovation fait également partie du cahier des charges, le secteur représente déjà 5% du chiffres d’affaires. Altereo a mené des projets dans 25 pays et s’intéresse aujourd’hui à l’Europe de l’est. La région « mêle proximité géographique, financements européens et besoins importants » assure Gilles Brunschwig, autant d’atouts pour Altereo qui compte bien y développer ses activités.
HpO lutte contre la dégradation des canalisations
Créé en 2018, HpO récolte les données historiques sur les canalisations auprès des collectivités locales. A partir de ces informations sur la nature du réseau, sur l’état des conduites et leur âge, l’algorithme procède à une analyse. Il déduit ensuite une possibilité de casse future et programme le renouvellement. « HpO c’est prévenir les fuites de demain » résume Gilles Brunschwig. Il arrive cependant que peu de données soient disponibles sur l’état d’un réseau, dans ce cas, HpO le compare à un autre cas similaire. Cet outil a bénéficié du Programme d’investissements d’avenir lancé en 2010 et doté de 47 Mds€ pour financer des investissements innovants. HpO est déjà utilisé à Chartres et à Nouméa, en 2019, il arrivera dans les villes de Limoges et d’Orléans.
Lise Lévèque
Altereo annonce l’entrée de iXO Private Equity à son capital
Environnement-magazine.fr
Mars 2019
Le 12 mars dernier, la société d’ingénierie de l’eau et de l’environnement Altereo, a annoncé l’entrée de iXO Private Equity à son capital, ainsi qu’un changement de gouvernance.
La société d’investissement du sud-ouest de la France, iXO Private Equity entre au capital d’Altereo. Le groupe de gestion patrimoniale des réseaux d’eau, d’ingénierie de l’eau et de l’environnement annonce également la montée au capital de 17 cadres d’iXO Private Equity, dont Gilles Brunschwig, qui devient directeur général. « L’opération capitalistique pilotée par iXO Private Equity engage Altereo dans une nouvelle phase de développement », explique le groupe. L’objectif est de doubler de taille d’ici cinq ans. « Cette opération confirme l’attractivité de notre groupe et rend possible la réalisation de notre stratégie de croissance internet et exterme. Nous serons ainsi en mesure d’offrir des perspectives attrayantes, non seulement à nos collaborateurs, (…) mais aussi à nos clients », explique Christian Laplaud, président et fondateur d’Altereo.
En 2019, le groupe compte recruter une cinquantaine de collaborateurs et accélérer son développement à l’international. Altereo a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 13 millions d’euros en 2018.
Par E.G, le 21 mars 2019
Les exigences réglementaires font évoluer les métiers de l’eau
Actu-Environnement le mensuel – N°389
Mars 2019
Altereo associe IA et distribution d’eau
LesEchos.fr
Mars 2019
Cette société de conseil en environnement prend un nouveau virage en mettant l’intelligence artificielle au service de la lutte contre les fuites des réseaux d’eau potable.
Spécialiste de l’ingénierie et du conseil dans le domaine de l’eau, de l’environnement et de la ville, Altereo engage une nouvelle phase de son développement, avec pour objectif d’atteindre 26 millions d’euros de chiffre d’affaires dans cinq ans, le double de son activité actuelle qu’elle réalise avec 165 salariés répartis dans douze agences en France. Pour financer ces ambitions, Christian Laplaud, soixante-trois ans, président fondateur de cette entreprise de Venelles (Bouches-du-Rhône) créée il y a 30 ans, profite de son projet de transmission à long terme pour élargir son capital à iXO Private Equity (pour environ 15 % des parts) et à son management, qui compte 17 personnes, pour 20 % des parts, amenées par Gilles Brunschwig qui devient Directeur Général. Avec son nouveau partenaire financier, Altereo disposera des moyens disponibles pour opérer notamment des acquisitions. Sa cible : les entreprises de gestion intelligente de l’eau, mais aussi les spécialistes des technologies de prévention du risque inondation.
A cause de la vétusté des canalisations, près du quart de l’eau potable distribuée en France n’arrive pas jusqu’au consommateur. Comment repérer les fuites , identifier les zones de fragilité ? Et où engager les travaux les plus urgents ? Avec son expérience, Altereo a répondu à ces questions avec la conception d’un système d’information géographique couplé à une intelligence artificielle. « Ce SIG va plus loin que les systèmes prédictifs actuels en analysant en profondeur les données existantes sur les canalisations et les branchements qui font le nid de 80 % des fuites, et permet d’optimiser en conséquence les stratégies de renouvellement des réseaux », explique l’entrepreneur.
Sortir des frontières
Ce programme breveté – HpO (pour haute performance des réseaux d’eau), référence détournée à la formulation moléculaire de l’eau – est le nouveau cheval de bataille du groupe pour séduire ses quelque 5.000 collectivités territoriales clientes. « Anticiper, y compris sur réseaux dont les données sont fragmentaires, est un avantage concurrentiel énorme », poursuit le patron. Avec cette expertise de gestion patrimoniale des infrastructures, sa société gagne de plus en plus de parts à l’étranger et à l’outre-mer : des filiales au Maroc, en Côte d’Ivoire, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie, et des associations industrielles réussies, par exemple avec Suez pour remporter des marchés à Casablanca, permettent à l’entreprise de réaliser 15 % de son activité hors des frontières hexagonales.
Effectif : 165 salariés
Chiffre d’affaires : 13 millions
Activité : ingénierie
Recyclage, détection des nouveaux polluants dans l’eau : les start-up tentent de se faire entendre
LesEchos.fr
Février 2019
Des start-up comme Nereus ou des entreprises plus matures comme Altereo proposent leurs solutions aux élus et aux grands groupes.
Les grands groupes français de l’eau ont longtemps dominé la recherche en matière de gestion de la ressource en eau. Aujourd’hui, les choses changent même si « les collectivités sont souvent frileuses et hésitent encore à signer des contrats avec les sociétés innovantes », comme le souligne Christophe Jurado, responsable de l’eau au sein d’Ideal Connaissances, plate-forme collaborative qui émane de la Caisse des Dépôts.
Intelligence artificielle
Altereo vient de présenter au Carrefour des gestions locales de l’eau,qui réunissait 470 professionnels fin janvier à Rennes, sa solution pour optimiser le renouvellement des réseaux d’eau potable. Nommée « HpO », elle s’appuie sur l’intelligence artificielle pour une « analyse en profondeur des données existantes sur les canalisations et les branchements », indique le groupe composé de 150 collaborateurs. HpO récupère les informations concernant les réseaux auprès des collectivités gestionnaires. A partir de ses différents algorithmes prédictifs, HpO cible les investissements à réaliser sur « les réseaux qui présentent le plus de risque de défaillance ». Cette innovation brevetée « augmente l’efficience du renouvellement des réseaux d’eau jusqu’à 10 fois ».
Egalement exposante au même Salon rennais de l’eau où se retrouve la profession chaque année, la société Nereus a présenté sa technologie de recyclage des eaux grises – issues du lave-vaisselle, de la douche et du lave-linge – avant qu’elles ne rejoignent les stations d’épuration. « Une première unité de ce type fonctionne dans un écoquartier de la ville d’Anvers en Belgique comptant une centaine d’habitants », commente Adrien Cardonna, le responsable commercial de Nereus, qui emploie une trentaine de collaborateurs. Les eaux grises du quartier sont traitées en plusieurs étapes par l’entreprise et ne vont donc pas dans les stations d’épuration. Un tel dispositif ne peut se mettre que dans des quartiers neufs. La nanofiltration est complétée par une montée de la température de l’eau à 65 degrés pour tuer les bactéries. Elle est ensuite pasteurisée, déminéralisée et peut ainsi être réutilisée en circuit court.
Cartographie des cours d’eau
Dans le contexte de la directive européenne sur l’eau qui impose des objectifs sur l’état écologique des rivières à chaque pays, la jeune société rennaise Transcender vient de développer un système de cartographie spatiale des cours d’eau – une mesure tous les 100 mètres – qui permet une surveillance très fine. « Il s’agit, dit Jean Causse, le dirigeant, d’un laboratoire portable. Les prélèvements sont analysés quasiment en temps réel à mesure que la personne évolue à pied le long du cours d’eau. » L’Inra de Rennes lui a demandé de travailler sur une dizaine de rivières. En sortie d’usine de traitement des eaux, le laboratoire Watch Frog qui a créé la Frogbox permet quant à lui une analyse en temps réel des micropolluants chimiques grâce à des sentinelles aquatiques (des larves) pour déterminer avec précision la qualité de l’eau. Watch Frog a notamment installé une Frobox dans l’usine du SIAAP, service public d’assainissement francilien. Un projet identique est prévu à Lausanne. « Malheureusement, la surveillance de polluants chimiques dans l’eau n’est pas obligatoire en France, ce qui freine nos innovations » indique le dirigeant de Watch Frog.
Stanislas du Guerny
L’intelligence artificielle au service de la gestion des réseaux d’eaux
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